Afrique du Sud-Namibie-Zambie 4ème partie : d'Etosha NP à Livingstone par la bande de Caprivi pour terminer en Zambie

Afrique du Sud-Namibie-Zambie 4ème partie : d'Etosha NP à Livingstone par la bande de Caprivi pour terminer en Zambie

Afrique du Sud-Namibie-Zambie 4ème partie : d'Etosha NP à Livingstone par la bande de Caprivi pour terminer en Zambie

Du 27 décembre au 5 janvier 2015

Etosha NP -> Tsumeb –> Grootfontein -> Bande de Caprivi -> Divundu -> Mahango GR -> Buffalo NP -> Mudumu NP -> Katima Mulilo -> Livingstone

Album photos 4ème partie Namibie-Zambie : d'Etosha NP à Livingstone par la bande de Caprivi pour terminer en Zambie

Album photos 4ème partie Namibie-Zambie : d'Etosha NP à Livingstone par la bande de Caprivi pour terminer en Zambie

 

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Samedi 27 décembre

Etosha NP (Okaukuejo) - Etosha NP (Halali) : 241 km

Pour notre plus grand bonheur, nous avons droit à de forts rugissements de lions très proches en guise de réveil. On part au trou d’eau mais pas de lions. Pendant qu’on se prépare, ils se répondent et c’est très frustrant, bien qu’un grand plaisir quand même, de les entendre ainsi en sachant qu’ils nous échapperont. Une fois démarré, on part en direction des rugissements mais la piste s’arrête donc on ne les verra pas. Du coup, on décide de repartir à Ondeka pour voir si on a plus de chance avec la troupe de lions d’hier soir. Les animaux eux aussi ont du mal à se réveiller pour certains. On tombe sur une hyène en maraude. Elle est toute seule et semble totalement absorbée par un objectif bien plus important que notre présence. Elle suit la route un bon moment puis tout à coup change de direction pour s’enfoncer vers le pan. On arrive assez rapidement à Ondeka. D’autres voitures comme nous tournent dans les environs avec le même espoir que nous mais sans plus de résultat. On revient alors à Okaukuejo puis retour sur la piste qui enchaîne les trous d’eau où on avait eu tant de succès lors de notre dernière venue. Mais cette fois-ci, la chance qui s’était montré si généreuse avec nous, rechigne à nous satisfaire. A chaque waterhole on espère tomber sur des lions ou autres prédateurs mais non. La boucle terminée, on revient sur la grande piste qui longe le pan. Après avoir admiré les paysages épurés des abords du pan, on attaque de nouveau une piste qui enchaine les trous d’eau. Heureusement on peut admirer régulièrement des animaux mais ils se raréfient de nouveau. A Charitsaub, on découvre 2 superbes lionnes. L’an dernier, au même endroit, on en avait surpris 4. Est-ce les mêmes ? Et si oui, où sont les 2 autres ? On aura jamais les réponses à ces questions. Puis on va à Rietfontein, très vert en cette saison. C'est un très beau spectacle mais pas de guépard ni de léopard. 

On prend notre pique- nique à Halali et on s'offre même une petite sieste pour laisser passer le plus fort de la chaleur. On va quand même faire ensuite un tour au point d’eau où des éléphants se baignent et se désaltèrent. On emprunte ensuite le Rhino drive pour tenter de voir un guépard mais on le fait dans le mauvais sens. On a quand même notre lot de sensations fortes avec un énorme éléphant qui fait démonstration de sa puissance pour nous intimider. Une fois la boucle terminée, on a à juste le temps de retourner voir les lionnes. Elles ont à peine bougé. A force d’attendre, elles se décident à se lever et se rapprocher du trou d’eau, pour mieux se réinstaller dans l'herbe et s'installer faire une sieste. Mais il faut partir alors on les laisse savourer cette fin de journée qui s’annonce.
Avant de rentrer au camp, on fait un un dernier crochet par Rietfontein. Il y a plein d’animaux mais toujours pas de prédateur en vue. On se résout à retourner à Halali avec plein d’animaux disséminés par ci par là mais toujours pas de gros chat ! Pourtant, ce n'est pas ce qui manque comme proies potentielles dans les parages. Il doit faire trop chaud pour chasser, ils doivent tous se planquer à l'ombre en attendant de meilleurs conditions et ils ont bien raison !

Arrivés au camp avec quelques minutes de marge, on va au trou d’eau où de nouveaux des éléphants boivent. Le spectacle est superbe car ce sont des grands mâles. Ils doivent se recouvrir de la poussière claire des pans asséchés ce qui leur donne une teinte gris clair, tirant même vers le blanc. Avec le crépuscule, cela donne à certains une allure fantomatique, presque irréelle. Un rhinocéros se pointe. On se demande bien comment cela va se passer autour de l'eau car les éléphants, sachant pertinemment que c'est eux les rois de la savane, aiment bien le rappeler à tous ses habitants. Mais finalement, le nouvel arrivé fait sa place tranquillement au milieu de la grosse marre. Nous pensions en avoir fini avec les surprises, mais ce n'est en fait que le début. Plusieurs rhinocéros font leur apparition, les uns après les autres. On dirait que tout ce petit monde se connait. Ils se dirigent les uns vers les autres calmement et approchent délicatement leur tête et se touchent du bout du nez. On dirait qu'ils se saluent. Maintenant, ce sont eux les vedettes du spectacle. Les rhinocéros noirs ont une assez mauvaise réputation car imprévisibles, nerveux et facilement irascibles. Mais là, c'est une toute autre histoire. Ils sont très paisibles et semblent comme empreints de sérénité. Une telle cohabitation entre rhinos noirs et éléphants, c'est vraiment impressionnant. Avec ces belles images en tête, nous revenons à notre emplacement pour manger et se coucher après une journée bien remplie.

 

Dimanche 28 décembre

Etosha NP (Halali) – Tsumeb : 322 km

Encore des rugissements de lions ce matin mais plus lointains qu’hier. En tout cas toujours pas de lion au point d’eau, vraiment personne. De nouveau nous repartons sur le Rhino Drive car une mère guépard y avait été aperçue avec ses 2 petits. Malheureusement pour nous, rien du tout pendant tout le trajet à part d’impressionnantes traces de passages d’éléphants. Par contre pas mal de monde au trou d’eau de Goas. Puis, on enchaine sur le point de vue sur l'immense pan d’Etosha. Bien qu'on connaisse cet endroit pour y être venu à plusieurs reprises, c'est toujours très impressionnant de se retrouver face à cette immensité désolée et surtout imaginer des animaux qui doivent la traverser. On prend ensuite la route pour Namutoni, en s’arrêtant bien sûr aux points d’eau. Sur le chemin, on aperçoit de loin la silhouette d'un gros éléphant qui dépasse des hautes herbes. Comme ici, on n'en voit pas si souvent que ça en dehors des waterholes, on fait un détour pour s'en approcher. Encore une fois, c'est un grand mâle solitaire. Il est recouvert de cette fine poussière blanchâtre, caractéristique d'Etosha. Il est venu jusqu'ici pour s'abreuver à un petit point d'eau qu'il a pour lui seul. On passe un bon moment à admirer ce magnifique individu puis on continue. Aux alentours de Namutoni, la vie animale est très riche et certains points d’eau offrent des spectacles magnifiques. Toute la panoplie des herbivores est présente : topis, girafes, impalas avec des petits, zèbres, gnous, koudous … mais toujours pas de prédateurs. On profite d'être arrivés à Namutoni pour y effectuer notre pause pique-nique.

On poursuit en partant au nord vers Tsumcor. On traverse le bout du pan qui contient de l’eau et accueille un beau groupe de flamants roses. Sur le chemin, on croise des éléphants en séance de bain de boue. Au trou d’eau, encore une fois des girafes, décidément il y en a beaucoup par ici. C'est toujours un plaisir renouvelé de contempler ces élégantes créatures. A Tsumcor, on fait demi-tour puis on enchaine avec le contour de cette partie du pan en espérant voir des guépards. Mais tout ce à quoi on aura droit ce sont quelques springboks et encore, juste de temps en temps. Heureusement, les paysages qui bordent le pan sont très beaux bien qu'un peu désolés. Nous débarquons à Twee Palms et ses deux palmiers emblématiques, perdus dans cette platitude immense. Nous ne sommes pas les seuls à apprécier ce superbe endroit, un groupe de gnous est couché à leur pied. On reste là, tranquillement à savourer ce superbe spectacle quand une bestiole se pose sur ma main. Machinalement, je secoue la main et je me rends compte qu'une de mes bagues s'est échappée dans la manœuvre ! Je la cherche du regard car elle n'a pas du aller bien loin mais je ne la trouve pas. C'est une bague à laquelle je suis très attachée car pleine de souvenirs, alors je descend de la voiture pour inspecter les lieux. Je bataille un bon moment mais je ne trouve absolument rien, c'est un comble. Forcément, mon manège trouble la quiétude des gnous qui commencent à se lever et partir peu à peu. Je nous croyais seuls mais entretemps, un touriste sudaf a débarqué et forcément il n'apprécie pas la tournure des éléments. Mais au lieu de me demander pourquoi je suis descendue de voiture, il m'engueule comme du poisson pourri, pensant probablement que j'étais sortie pour m'approcher et prendre des photos. Je ne peux manifestement pas lui expliquer mon attitude et on s'en va, doublement contrariés. Si quelqu'un trouve une bague argentée à 3 anneaux à Twee Palms, je serai enchantée de la récupérer !

Il est déjà l'heure de sortir du parc pour faire route jusqu’à Tsumeb. D'après le guide il y a une bonne adresse avant d'arriver en ville. Mais en fait on n'est pas content du campsite qui n'est pas très entretenu et farci de moustiques. En plus, pour le prix, il n'y a même pas l'électricité. Mais ça ce n'est rien à côté de la soirée qu'on va passer. On ne sait pas s’il y a un chantier ou une mine dans les alentours, mais pendant toute la soirée, on a droit aux bruits de machines et de camions dans un va-et-vient incessant et tous les bip-bip des marche arrière. Et dire qu'on n’est pas allé au camping de Tsumeb en ville car on pensait que ça serait trop bruyant, on s'en mord les doigts !

 

Lundi 29 décembre

Tsumeb – Grootfontein (Roy’s Camp) : 145 km

Notre seul objectif quand on arrive en ville, c’est le garage Toyota, en espérant qu’ils pourront faire la réparation nécessaire même si pas indispensable. On explique notre problème en montrant l’amortisseur et le support restant qu’il faudrait re-souder sur le châssis. Ils nous disent que c’est possible aujourd’hui mais que ça va prendre du temps car on sort d'un week-end prolongé et forcément beaucoup d'interventions à réaliser. On est super contents. En plus le patron nous prend en charge pour nous amener en ville. Au passage il nous montre des endroits intéressants et nous raconte un peu l’histoire de la ville. Malheureusement pour nous, le musée est fermé. C’est dommage car il semblait intéressant notamment pour le contexte minier de la ville réputée aussi pour des cristaux assez rares. Une fois déposés en ville, on en profite pour faire du change. Comme souvent, ça nous prend pas mal de temps, 1 heure cette fois-ci. On revient au café snack où on s’est donné rendez-vous rdv et on attend. Au bout d’un bon moment, on réalise qu’on a du mal comprendre et qu’ils feraient les travaux qu’en début d’après-midi. Alors on mange et on continue de passer le temps à tenter d'échapper à la chaleur. Quand on pense que le camping de la ville est situé juste en face du garage avec une piscine ! On aurait pu attendre au frais, on a vraiment tout raté sur ce coup là.
Enfin, en milieu d’après, au bout de plusieurs heures, le patron revient nous chercher. Il nous ramène au garage mais avant, nous fait visiter une autre partie de la ville en nous montrant les différentes activités et l’histoire de leur propriétaire. Comme cette usine qui reçoit du cuivre de Bulgarie, le transforme et l’exporte dans le reste du monde, … Il est vraiment passionné par sa ville et son histoire et c'est vraiment sympa de sa part de s'être occupé de nous comme ça alors qu'on est juste des touristes de passage. Nous récupérons notre Totoy, réparé, en espérant que ce genre d'incident aux conséquences dangereuses ne nous arrivera plus. On roule un peu pour s’avancer. C’est impressionnant ce que les paysages font verts par rapport à ceux qu’on a traversés dans le pays jusqu’à présent.

On s’arrête à Roy's Camp, adresse bien connue dans la région. La déco y est recherchée dans un style rustique et l’atmosphère vraiment cool, on s'y sent les bienvenus. Un très bon campsite pas cher, tout l’inverse d’hier soir et c’est tant mieux.

Mardi 30 décembre

Grootfontein (Roy’s Camp)  – Divundu (Shamvura Camp) : 330 km

L’endroit étant agréable, on se lève doucement en observant les nombreux oiseaux qui viennent nous rendre visite notamment un superbe au ventre rouge. Même s’il est encore tôt, le soleil cogne déjà fort et cela nous promet déjà une journée de chaleur intense. Malgré tout, on s’équipe pour faire une ballade de 2 km et demie sur la propriété. Avec un peu de chance, on apercevra peut-être un des zèbres qui est passé nous voir hier soir. Mais finalement, les seules bestioles auxquelles on aura droit seront ces pénibles petites mouches qui vous poursuivent et vous assaillent en vous rendant la vie impossible. On se croirait presque dans l’Outback australien. Dommage que ces petites bêtes nous gâchent cette jolie ballade dans le bush. En toute fin de matinée, on prend enfin la route. On pensait visiter le Manghetti NP et y pique-niquer, mais arrivés à sa hauteur, on ne voit aucun panneau et surtout beaucoup d’habitations et de monde. On file  alors directement sur Rundu. Arrivés dans la capitale de la région, on part en ville faire les ravitaillements en produit frais et viandes pour les prochains jours. Mais ici, ils sont un peu ravitaillés par les corbeaux et même en faisant le tour des 3 principaux supermarchés, on a du mal à trouver des produits frais qui le soient encore, sans parler de la viande. Tant bien que mal, on refait nos stocks mais ça nous a pris plus de temps que prévu.
On part enfin de çette ville à l’atmosphère un peu far West, comme beaucoup de villes frontière. On fait un peu de goudron plutôt monotone, alors on prend la piste qui longe la rivière Okavango. De suite on retrouve l’atmosphère de l’Afrique noire rurale. De temps en temps, on aperçoit la rivière qui étale son large lit de saison des pluies. C’est très agréable, en plus beaucoup de monde, surtout les enfants qui nous saluent ou nous font des petits signes. Un vrai bonheur.

On se pose dans notre camp relativement tôt. Malheureusement les emplacements n’ont pas vue sur la rivière Kavango et c’est bien dommage de ne pas pouvoir en profiter.

 

Mercredi 31 décembre 

Divundu (Shamvura Camp)  – Divundu (Ngepi Camp) : 117 km

Une fois encore, le lever s’effectue en compagnie des oiseaux. Au lieu de reprendre le goudron, nous continuons la piste de gravel. De temps en temps, on aperçoit la rivière Okavango qui prend ses aises sur les plaines inondables. En tous cas, tout le long, on assiste aux scènes habituelles de la vie rurale africaine simple et pleine de vie. Les conduites de troupeaux de vaches ou de chèvres au point d’eau, le simple repos ou la tchatche à plusieurs à l’ombre des grands arbres, la corvée d’eau, l’attente du taxi-brousse, le labourage des champs avec les bœufs, … Très souvent on nous salue avec de grands sourires et on essaye d’en faire autant à chacun et c’est du boulot ! Vers la fin, les villages se font plus modernes et les paysages moins attrayants. Nous arrivons à Divundu, dernière possibilité de ravitaillement alors on fait un tour au shop. Puis on reprend la route et la piste pour Ngepi Camp où on pense se poser 2 jours. On commence déjà par y manger et tâter le terrain. Comme il y a pas mal d’adresses dans le coin, on part en regarder 2 autres de plus près. L’un est complet et l’autre pas des plus engageant. On fait donc demi-tour et on revient à Ngepi l’heureux élu. Ce camp est un endroit très particulier, il y règne un état d'esprit assez spécial, très convivial et surtout très communicatif. Le propriétaire a voulu construire un camp éco-responsable, auto-suffisant sur tous les plans, intégrant les communautés locales pour des projets communs de développement. Mais là où Ngepi se démarque, c'est par ses touches de créativité et d'excentricité qui sont distillées à la moindre occasion, comme en témoignent les salles de bains et surtout les toilettes hors du commun, en ayant toujours à cœur une intégration la plus complète possible à la nature environnante. Ils sont en plein préparatifs du réveillon, forcément. Pour nous c’est plus calme, on se contente d’apprécier la vue sur la rivière dans un cadre sympathique et on profite du wifi pour regarder les mails. Puis on part à notre emplacement pour s’installer et nous aussi préparer le réveillon. Avec le reflet du coucher du soleil sur les nuages puis la rivière, le crépuscule est un moment magique.


Mais je suis mal fichue, je me sens vraiment mal (encore un coup de la Malarone ) et notre repas se réduit finalement à une assiette de saumon fumé dont il ne vaut mieux pas savoir comment il a été fait. Heureusement le cadre vaut largement un bon repas de réveillon.

 

Jeudi 1er Janvier

Divundu (Ngepi Camp) - Divundu (Ngepi Camp) : 93 km

Je suis encore toujours pas dans mon assiette, complètement à plat, la journée va être difficile. Pour egayer notre petit déjeuner, pas mal d’oiseaux viennent nous tenir compagnie. On prend notre temps aujourd'hui et on apprécie particulièrement le premier jour d’une nouvelle année.
On part quand même explorer la réserve de Mahongo toute proche qui s’étale le long de la rivière Okavango. Ce sont de jolis paysages de plaines herbeuses le long d’un bras de la rivière. Il y a pleins d’animaux, c’est super beau. Ca nous rappelle un peu Moremi dans le delta de l'Okavango. Puis on s’éloigne de l’eau pour ensuite y revenir. Régulièrement on voit un peu d’animaux avec pas mal de diversité finalement. On retrouve des zèbres, des gnous, des impalas, des lechwes, des koudous, des babouins et des vervets, des hippos, et tout plein d'oiseaux. On rejoint la rivière régulièrement pour de magnifiques points de vue. Malgré tous nos efforts, on ne voit presque pas d’hippos ou d’éléphants. On tente alors une incursion plus dans le bush avec une piste bien sableuse. Elle semble aussi peu fréquentée par les voitures que par les animaux à part quelques koudous qui prennent la fuite dès qu’ils nous détectent. On revient alors sur les pistes plus fréquentées du parc où de nouveau, les animaux se manifestent. Au bout de 4 heures, nous avons fini notre visite et on rentre au camping pour se remettre gentiment de notre agréable game drive du jour.

Comme hier, on assiste aux ballets des oiseaux qui suivent le fil de la rivière en remontant son cours ou en le descendant et qui souvent rasent le fil de l’eau. Ce spectacle qui dure le temps que le soleil se couche est magnifique. Outre les oiseaux, un croco qui fait mine de se laisser porter par les flots fait son apparition et nous rappelle qu'aussi idyllique soit cet endroit, le danger est bien omniprésent même quand on ne le voit pas.

 

Vendredi 2 Janvier

Divundu (Ngepi Camp) – Kongola : 287 km

Ce matin, les oiseaux nous boudent, ils ont dû trouver quelqu’un d’autre à distraire. Par contre, un des hippopotames qu’on entendait sans arriver à le voir, daigne enfin se montrer. Il est garé juste en face de nous et ne bouge pas d’un cil pendant un bon moment tellement il doit être bien installé. On quitte finalement cet endroit fort sympathique pour nous rendre de l’autre coté de la rivière, au parc de Buffalo. Au départ, les paysages sont différents de Mahongo son voisin d’en face car il n’y a pas ces sortes de grandes plaines autour de la rivière. Du coup, on ne voit que trés peu d’animaux, à peine quelques impalas et phacos. Par contre, au détour d'une piste, on a la chance de surprendre un beau troupeau d'antilopes sables, superbes antilopes pas très répandues, qu'on appelle hippotrague en français mais elles sont beaucoup plus belles que leur nom ne le laisse supposer ! Un moment absolument magnifique et d’autant plus appréciable que c’est un instant rare. Puis la piste laisse tomber les espaces arborés et broussailleux pour longer la rivière. Peu d’animaux mais beaucoup d’oiseaux, en particulier d'élégants canards avec une sorte de casque au-dessus du bec, et des paysages magnifiques. De temps en temps on voit des animaux dans les buissons, on a même la surprise de débusquer un petit troupeau de buffles camouflés dans les buissons. Une fois arrivés quasiment à la frontière avec le Botswana, on remonte le parc et on prend la route pour Kongola. Pour une fois les panneaux d’avertissement prévenant de la possibilité de traversée d’éléphants est juste : on en surprend 2 juste au bord de la route en train de casser la croûte.

Après Kongola, on emprunte une piste pour le campsite d’un lodge situé un peu plus loin. On demande s’il est possible de s’y rendre en voiture, apparemment c’est OK, on est assez haut. Après quelques minutes de suspens et un bon passage dans l’eau, on débarque au lodge en surprenant un peu tout le monde. La haute saison est bien la saison sèche. Comme on est là, on profite de l’occasion pour boire un verre en haut d’une espèce de tour qui domine tous les environs et permet d’admirer le fabuleux décor de la rivière et de ses zones humides partiellement inondées qui l’entourent. On aperçoit quelques hippos mais de très loin.

Camper au bon endroit, ici, ça se mérite

Camper au bon endroit, ici, ça se mérite


On retourne au camping avec vue sur un petit bras de la rivière. Pas d’hippos ce soir pour nous tenir compagnie mais un très joli festival de lucioles qui clignotent dans la nuit nous délivrant ainsi une soirée toute empreinte de poésie exotique.

 

Samedi 3 janvier

Kongola – Katima Mulilo : 287 km

Après un démarrage en douceur comme d’habitude, on prend la route pour la réserve de Mudumu. La gravel C49 vient juste d’être goudronnée et une belle route toute neuve se déroule devant nous. Manifestement, le gouvernement namibien souhaite désenclaver et développer cette région. Par contre, ils n’ont pas encore remis les panneaux et on rate l’entrée du parc où il faut prendre les permis ! Une fois rendus au QG des rangers, on se renseigne sur l’état des pistes du parc qui se visite habituellement à la saison séche. Comme il a bien plus récemment la réponse est « sandy and muddy ! », nous voilà prévenus ! On tente tout d’abord d’aller à Hippo Pool. On doit passer régulièrement de bons trous d’eau sur la piste mais ça va. Arrivés à la fameuse pool, très beau point de vue sur la rivière mais point d’hippos, ni d’autres animaux d’ailleurs. On longe encore un peu la rivière puis on se rabat vers l’intérieur, mais toujours pas d’animaux, absolument rien. On prend une piste pour de nouveau rejoindre la rivière mais on commence à enchaîner de longs passages dans des marécages inondés. Comme on ne sait pas ce qui nous attend plus loin et qu'on est à la fin de notre périple, on préfère renoncer et on fait demi-tour pour prendre une autre piste qui nous ramène sur la route. Et là, on surprend un gros éléphant en train de manger tranquillement. Ça nous remotive et on emprunte une nouvelle piste un peu plus loin pour retrouver la rivière Kwando. 


On trouve quelques impalas et très vite plus rien. On prend au nord de l’autre station de rangers et on retombe sur la rivière. Les paysages avec les méandres de là rivière couverts de nénuphars sont fabuleux et ne sont pas sans rappeler ceux de Moremi. Pas étonnant puisque notre cher Botswana est juste de l’autre côté. Au point de vue animaux, c’est toujours le désert absolu, même pas un hippo. On pique nique quand même dans ce superbe endroit en admirant cet immense panorama. Puis on repart au sud pour longer de nouveau la rivière. Et là, surprise : sur une zone de savane couverte d’herbe bien verte, pleins d’animaux dont impalas, zèbres et gnous. On a l'impression qu'ils se sont tous passés le mot pour se donner rendez-vous ici, puis plus rien de nouveau. Du coup, on décide de passer de l’autre coté de la route pour voir si le bush est plus fourni. On traverse de jolies étendues de forêts sablonneuses mais absolument dénuées de présence animale malgré 2 waterholes. Alors on revient vers la rivière par une nouvelle piste et on débusque un petit clan d’hippos dans la rivière et après un joli troupeau de buffles se reposant sous un arbre. Il est temps de quitter le parc et de continuer notre route. Finalement, Mudumu est une belle découverte même si on aurait aimé voir plus d’animaux. Les paysages sont souvent magnifiques, en particulier avec la rivière. Il faudrait y revenir en saison sèche, on aurait surement plus de chance.

On file ensuite pour Katima. La route est bordée régulièrement par de petits villages avec de jolis cases clôturées par des haies de chaume. Plus on avance plus on voit de l’eau un peu partout. Au bout de près de 2 heures on arrive a Katima Mulilo, petite ville qui se vide de son activité en cette fin de samedi après-midi. On se met en quête d’un bon camping et après une tentative infructueuse, on dégote un emplacement avec vue sur le majestueux Zambèze dans un bel endroit pour apprécier notre dernière soirée en Namibie et rajouter un fabuleux coucher de soleil à notre collection déjà bien remplie.

Coucher de soleil sur le Zambèze

Coucher de soleil sur le Zambèze

 

Dimanche 4 Janvier

Katima Mulilo – Livingstone : 274 km

C'est notre dernier jour en Namibie et aussi quelque part, notre dernier jour de voyage aussi qui tire à sa fin. C'est à chaque fois un moment un peu délicat, on n'est pas encore de retour à notre vie habituelle mais on n'est plus complètement en mode voyage non plus, une espèce de transition, de sas, entre deux mondes mais surtout entre deux modes de vie. Et plus ça va, plus on a du mal à quitter l'un pour revenir à l'autre. Pendant ces heures entre deux eaux, on apprécie encore plus chacun de ces instants qui nous raccroche à l'Afrique et on les savoure jusqu'à la dernière seconde, comme ce lever de soleil avec le Zambèze comme décor. On quitte le camping pour la station essence où on liquide nos derniers dollars namibiens en carburant. On passe ensuite la frontière pour la Zambie. Pour une fois, on est tout heureux de pouvoir faire tamponner notre Carnet de Passage en Douane côté namibien, merci DHL et surtout Serge et Jacline qui ont pu nous l'envoyer à temps. En plus, nous allons pouvoir être en règle avec les douanes d'Afrique du Sud qui nous ont déjà relancé car cela fait un peu plus d'un an que notre voiture était considérée comme entrante dans les pays de la SADC et c'est le délai maximum autorisé.
Nous passons ensuite au poste zambien tout récent. On nous contrôle par rapport au virus Ebola, on fait tamponner notre CPD et nos passeports, on paye les différentes taxes et on achète une assurance, dans une plutôt bonne ambiance et de façon assez organisée même si ça prend quand même pas mal de temps mais surtout pas mal de dollars au vu des quelques jours où on va rester !
Débarrassés de ces paperasseries, on est tellement motivés qu'on file sur la route principale sans se rendre compte qu'on a pris la mauvaise direction. Au bout d'un moment, trouvant plutôt bizarre de n'avoir toujours pas traversé le Zambèze, on réalise enfin notre erreur et on fait demi-tour. On repasse par la petite ville de Sesheke où on essaie de repérer les stations, et autres possibilités de ravitaillement pour quand on y repassera lors de notre prochain séjour. C'est pas le top mais il y a quand même ce qu'il faut. On passe enfin sur le pont qui enjambe le Zambèze et son cours imposant en cette époque de l'année.

Traversée du mythique Zambèze

Traversée du mythique Zambèze

La route qui nous mène vers Livingstone est une des routes principales du pays et souvent en pas très bon état avec des nids de poule à profusion par endroit. Mais ce qui nous surprend le plus, ce sont les bas-côtés : tout est vert, l'herbe, les arbres, les buissons mais c'est aussi souvent inondé. On prend vraiment conscience qu'en Zambie, il va falloir être vigilant sur les conditions des pistes par rapport aux pluies et aux rivières à traverser lors de nos prochains voyages.

A de nombreux endroits, les bords de route sont déjà inondés

A de nombreux endroits, les bords de route sont déjà inondés

Au bout de quelques heures, on arrive enfin à Livingstone qu'on veut explorer un peu pour repérer tout ce qui peut nous intéresser, en particulier, le garage où on doit laisser notre cher Totoy pendant plusieurs mois. Livingstone est très touristique, principalement grâce aux chutes Victoria toutes proches. Tout ça fait beaucoup d'agitation et on préfère revenir en arrière, passer une dernière nuit tranquille dans un beau camping qui donne sur le Zambèze et où en plus, on est les seuls clients. Il y a un lodge voisin, auquel on se rend à pied pour aller boire un verre sur le deck et admirer la vue sur le fleuve.

Lundi 5 Janvier

Livingstone : 58 km

Nous profitons au maximum de notre dernier petit-déjeuner au plus près de la nature. Comme d'habitude, David s'est levé au petit jour et malgré tout, n'a pas eu d'observation particulière d'animaux sauvages, dommage. Même si on a encore le temps, on commence à faire un peu le tri dans les affaires qu'on va laisser et celles qu'on ramène. On part ensuite pour Livingstone. En approchant de la ville, on croise de plus en plus de véhicules, pick-ups et petits camions remplis à ras bord de gens qui chantent. C'est assez surprenant, il doit se passer quelque chose de spécial. Quand on entre dans Livingstone, c'est carrément des convois que l'on croise et à un moment ce sont des individus, grimés comme pour une parade, habillés en tenue traditionnelle et armés comme des guerriers qui avancent en groupe, en scandant des chants et en brandissant leurs armes. C'est un moment très prenant et vraiment très impressionnant. Tout le monde passe de part et d'autre de notre voiture. On espère ne pas commettre d'impair car la tension dans l'air est électrique, palpable.
Nous parvenons au garage de Nick qui va nous garder la voiture pendant plusieurs mois. On se met d'accord avec lui sur le gardiennage et on en profite pour obtenir quelques tuyaux. Au passage, on lui raconte la procession qu'on a croisée et il nous dit que c'est pour une cérémonie en l'honneur d'un chef local qui est décédé, d'ailleurs, deux de ses employés ne sont pas venus ce matin. On convient de notre rendez-vous pour demain et on quitte notre grand gaillard fort sympathique.
On part en ville pour chercher une malle car on a quelques souvenirs un peu fragiles à ramener. Comme à chaque fois qu'on cherche quelque chose d'un peu particulier, ça nous donne l'occasion d'arpenter la ville et surtout d'entrer en contact avec les gens en dehors des besoins touristiques. Comme souvent, tous ceux qu'on rencontre se montrent accueillants et chaleureux et essaient vraiment de nous rendre service. On finit par trouver notre cantine en alu. On continue à visiter un peu Livingstone. On se rend au golf en espérant y manger, mais quand on voit l'état de l'établissement, on se dit que les beaux jours datent de longtemps. En même temps, on cherche un camping où on va passer notre dernière nuit et surtout, où on va pouvoir demain préparer nos sacs à l'abri d'éventuelles averses. Notre cahier des charges est assez précis et malgré que la ville soit très touristique, nous ne trouvons pas encore l'heureux élu. Du coup, comme on est un peu frustrés, on décide de se lâcher et d'aller manger dans un des établissements les plus luxueux du coin. Le Royal Livingstone est un magnifique hôtel, de style colonial, donnant sur le Zambèze, à quelques mètres à peine des magnifiques chutes de Victoria. Le cadre est somptueux, de la terrasse on aperçoit les nuages de vapeur d'eau qui ont donné le véritable nom des chutes : Mosi-oa-Tunya : la fumée qui gronde. Il y a aussi l'immense piscine avec vue sur le Zambère, ou bien le bar sur le deck où on doit siroter un coupe de champagne en admirant le soleil se coucher sur le fleuve et ses chutes somptueuses. Pendant quelques heures, nous touchons du doigt le monde feutré et fastueux que fréquentent les voyageurs des safaris de luxe. Cela doit être bien agréable. Le repas est délicieux et pour une fois on retrouve véritablement une cuisine gastronomique. Forcément, l'addition est bien plus salée que d'habitude, mais de tels moments de bonheur n'ont pas de prix, nous quitterons la Zambie, en beauté !

Difficile de quitter un monde aussi agréable alors on fait un dernier détour par un autre hôtel de grand standing où les zèbres broutent tranquillement autour des piscines et au milieu des heureux touristes. Nous revenons vite à la réalité en continuant notre quête de camping. Après différentes tentatives, on se rabat sur l'un d'entre eux, qui offre toutes les conditions requises malgré un cadre sans charme particulier. Mais on a le principal : il n'y a pas trop de boue, on a de l'espace, un abri et de quoi faire un peu de lessive et des sanitaires nickels rien que pour nous : ça fera très bien l'affaire.

 

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