Kenya-Tanzanie 4ème partie : Du Lac Victoria à l'océan Indien en passant par le Lac Tanganyka

Kenya-Tanzanie 4ème partie : Du Lac Victoria à l'océan Indien en passant par le Lac Tanganyka

Kenya - Tanzanie 4ème partie : Du Lac Victoria à l'océan Indien en passant par le Lac Tanganyka

Du 15 au 23 juin 2012

Mwanza -> Tabora -> Katavi NP -> Kipili -> Mbeya -> Iringa -> Mikumi -> Dar es Salaam

 

Album photos Kenya-Tanzanie 4ème partie : Du Lac Victoria à l'océan Indien en passant par le Lac Tanganyka

Album photos Kenya-Tanzanie 4ème partie :
Du Lac Victoria à l'océan Indien en passant par le Lac Tanganyka

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Vendredi 15 Juin

Après une bonne soirée à apprécier les avantages du retour à la civilisation, nous entamons la matinée à un rythme très tranquille pour se remettre des levers fort matinaux de ces derniers jours en safari. En même temps que nous, la ville s'éveille si on en croit les bruits qui parviennent jusqu'à nos oreilles, à un rythme tout de même plus efficace. On entend le train passer assez près et balancer son coup de corne de brume. Au loin, en face de nous, le port industriel et de commerce s'affaire et des bateaux qui doivent faire la navette avec les quartiers et ilots des environs vont et viennent. Dans la brume matinale, on distingue aussi de frêles embarcations, minuscules au milieu des autres bateaux, qui elles aussi tentent de gagner leur place sur le lac Victoria. L'une d'entre elles passent suffisament près de nous pour que je puisse l'observer. Le fragile esquif est une sorte de radeau de papyrus garni en son coeur de polystyrène probablement pour assurer une meilleure flottaison et une plus grande longévité. Le pêcheur, muni d'une pagaie, rame d'un côté à l'autre pour trouver le meilleur endroit pour prendre du poisson et jeter son filet.  

Face à nous, les collines de la ville s'éclairent de la lumière du soleil levant, nous dévoilant ainsi le décor très particulier de grands kopjes, ces amas rocheux si caractèristiques de la région, qui abritent cette fois-ci, non pas des lions mais pleins de petites maisons agripées les unes aux autres. Nous profitons d'être dans une grande ville pour faire les ravitaillements d'usage, d'autant plus que nous entamons la partie de notre périple qui va nous envoyer dans une Tanzanie, bien moins touristique. A la station essence, on fait le grand plein de carburant et on en profite aussi pour réparer un de nos pneus qui est crevé. Pendant ce temps, je fais mes courses de légumes et fruits frais au marchand ambulant de la station. Les 2 jeunes garçons ont de tout sous la main et on est aussi content qu'eux d'y faire nos emplettes : mangues, ananas, bananes, tomates, concombre, oignons de production locale. On pousse ensuite jusqu'au super marché du coin pour acheter boissons et trouver de la viande même si tout est congelé comme souvent.

Deux embarcations typiques sur le lac Victoria De nombreux pêcheurs tentent leur chance sur leur bateau de fortune
Deux embarcations typiques sur le lac Victoria De nombreux pêcheurs tentent leur chance sur leur bateau de fortune
Les maisons de Mwanza se dressent parmi les kopjes
Les maisons de Mwanza se dressent parmi les kopjes

Les provisions chargées et les derniers ravitaillement effectués, nous prenons la route pour Shinyanga, un bon goudron sur environ 150 kilomètres. Arrivés en ville on espère faire une pause-déjeuner au restaurant. Il n'y a pas grand chose mais un panneau annonce l'ouverture récente d'un hôtel restaurant, c'est l'occasion de tester. Après une longue attente d'environ une heure, nous voilà servi d'un délicieux poulet mariné et grillé. Le personnel est très attentif et met un soin particulier au service tout en étant très sympa. Une bonne adresse si on a le temps. Le bitume s'enfonce toujours plus au sud, pour rejoindre la ville de Nzega, à environ 80 kilomètres. Les paysages sont bien plus arides et de nouveau les baobabs nous accompagnent. Passé Nzéga, le goudron disparait et c'est la poussière de la piste que nous retrouvons. Mais très vite ce sont des travaux d'enfer auxquels nous sommes confrontés, nous obligeant à emprunter une sous-piste défoncée en bordure de piste, d'un côté ou de l'autre. La piste est véritablement infernale et on n'avance même pas à 40 km/h de moyenne. On se fait balloter de tous les côtés, secouer dans tous les sens, sans compter toute la poussière qu'on avale !

Des champs tirés au cordeau quadrillent la campagne tanzanienne On a quitté les rives verdoyantes du lac Victoria pour la steppe intérieure bien plus aride
Des champs tirés au cordeau quadrillent la campagne tanzanienne On a quitté les rives verdoyantes du lac Victoria pour la steppe intérieure bien plus aride
Les immenses manguiers annoncent la proximité d'un village On ne croise pas grand monde sur les pistes en tout cas rarement motorisés
Les immenses manguiers annoncent la proximité d'un village On ne croise pas grand monde sur les pistes en tout cas rarement motorisés

Autant dire qu'on est très soulagés quand on arrive juste avant la nuit à Tabora où nous pensons faire halte. Au centre de la Tanzanie, cette ville conserve quelques vestiges de la colonisation allemenade, comme le Tabora Orion Hotel, un lodge de chasse construit par un baron allemand et qui a été restauré ces dernières années. Il y règne une atmosphère à la fois rétro et moderne, feutrée et exotique, propre à ce genre d'établissement. C'est assez étonnant de trouver cet hôtel au miliu de nulle part en Tanzanie. les chambres sont spacieuses et un prix très correct. Les parents à David en prennent une avec un beau salon tandis que nous, on campe sur le parking dans un emplacement réservé.

Au bar, pour un apéro particulièrement mérité, on a même droit au match de foot France-Ukraine du championnant européen, retransmis en direct ! C'est d'ailleurs assez bizarre comme sensation. Bien sûr, on a réservé le resto pour la soirée. A chaque fois qu'on peut le faire, on s'offre confort et facilité pour se remettre de conditions parfois éprouvantes. En plus il y a soirée animée avec un groupe de musiciens et de chanteurs. Le répertoire est très sage et plutot retenu mais quand même très sympathique. Le spectacle est autant sur scène que dans la salle avec le public. Comme partout ailleurs, beaucoup viennent ici pour se montrer et ça vaut parfois son pesant de cacahuètes. En tout cas, ça nous permet de passer une fois de plus une soirée bien agréable, même si on ne tarde pas à se coucher, écrasés de fatigue.

Samedi 16 juin

Bien revigorés par une bonne nuit et un breakfast digne de ce nom, nous reprenons la route ou plutôt la piste toujours pour le sud du pays. Heureusement pour nous, cette fois-ci piste est très bonne et très roulante, on en profite donc pour forcer le train allant même jusqu'à des pointes de 90 km/h. De toute façon, il n'y a quasiment personne et on ne traverse que de rares villages. La plupart du temps, on roule à travers une forêt claire et sèche. Parfois, on voit d'énormes manguiers bien verts qui annoncent à coup sûr, la présence humaine. A un village, une barrière coupe la route, avec derrière un Y qui sépare la piste en 2. Forcément, on est l'attraction, pas beaucoup de touristes ou de blancs passent par ici. On n'y parle même pas anglais et les quelques mots de swahili que je connais me tirent d'affaire pour faire quelques courses de produits frais comme à chaque fois que l'occasion se présente. Depuis un petit moment déjà, la piste est moins bonne et souvent inégale mais bon, on avance quand même. Comme c'est plutôt monotone, on fait une pause café. Alors qu'on sirote notre café, on entend un bruit de quincaille qui s'approche petit à petit. Un monsieur marche pied nu en tirant un tout petit chariot en forme de camion, rempli de bassines et d'ustensiles de cuisine. Il nous adresse la parole mais on ne comprend pas grand chose sauf qu'on devine qu'il veut nous vendre quelque chose. On veut lui offrir le café mais il semble pressé et passe son chemin d'un pas très décidé. Quand on reprend la route, c'est après un bon moment qu'on traverse un tout petit village et qu'on retrouve notre ami colporteur en train de vanter les méritent de ses bassines aux ménagères du coin.   

Des kilomètres et des kilomètres à traverser cette forêt tropicale sèche Il y a très peu de villages et donc peu de circulation à part quelques carioles de temps en temps
Des kilomètres et des kilomètres à traverser cette forêt tropicale sèche Il y a très peu de villages et donc peu de circulation à part quelques carioles de temps en temps

Depuis un bon moment déjà, on ne croise plus personne et il n'y a plus de villages. On comprend très vite pourquoi. Alors qu'on roule vitres ouvertes, David est constamment attaqué par des mouches tsé-tsé qui le piquent à tout bout de champ. Je passe mon temps à tenter de les chasser car elles semblent particulièrement attirées par David alors que moi, elles en ont rien à faire et c'est tant mieux. De suite, les piqures déjà douloureuses entrainent des démangeaisons d'enfer. A un moment, on est obligé de s'arrêter car la porte du frigo s'est ouverte avec les sesousses. En quelques secondes à peine, une escadrille de ces mouches nous foncent dessus comme des vampires assoifés de sang, c'est infernal et c'est impossible d'accomplir n'importe quel geste normalement. Il faut déguerpir vite fait et espérer semer au plus vite ces féroces et voraces insectes. On fait plusieurs tentatives pour des pauses déjeuners mais à chaque fois, on a droit à une attaque en règle de ces satanées mouches tsé-tsé. Il est bien tard quand on finit par trouver un endroit presque tranquille pour pique-niquer sur le pouce. On continue ensuite la piste monotone puis en milieu d'après-midi on approche peu à peu de petites montagnes tandis que la piste devient de temps en temps plus sableuse. On arrive à la ville de Mpanda où on retrouve la piste principale qui nous mène jusqu'à Sitalike. La piste traverse les petites montagnes que nous avions vu de loin. Régulièrement, on voit de la fumée qui s'élève des portions de forêt qui sont en train de brûler à petit feu. On ne sait pas si c'est pour faire du charbon de bois ou pour prévenier les grands feux de la saison sèche à venir mais toujours est-il qu'il y a beaucoup de sols calcinés.  

La piste devient sableuse mais toujours agréable On voit souvent ce genre de chose dans les arbres, il s'agit de ruches
La piste devient sableuse mais toujours agréable On voit souvent ce genre de chose dans les arbres, il s'agit de ruches

On arrive enfin à Sitalike, à la bordure du parc national de Katavi. On s'installe dans le très basique camping qui est quand même bien situé car proche de la rivière. D'ailleurs il y a un groupe d'hippopotames en train d'y barboter et on a même un peu plus tard la visite d'un groupe d'éléphants qui vient s'y abreuver, que demander de plus !

Dimanche 17 juin

Comme à chaque safari, nous nous levons très tôt et dès 6 heures du matin, nous sommes prêts pour découvrir les merveilles de la nature. On commence déjà par aller voir la rivière près du camping. La famille d'hippopotames est toujours là, certains sont déjà dans l'eau tandis qu'un petit groupe préfère se dorer la couenne aux rayons encore cléments du soleil matinal. Alléchés par cette mise en bouche, on part pour le parc tout proche de Katavi. On galère un peu pour trouver le poste d'entrée où on s'acquitte rapidement des formalités. Les premiers kilomètres de piste ne donnent pas grand chose à voir, il faut rouler encore un petit peu pour pénétrer au coeur du parc. Nous arrivons dans une zone de clairières. En fait c'est une succession de petits lacs, qui doivent être bien remplis d'eau en période de saison des pluies, mais qui maintenant sont pour la plupart quasiment asséchés. La piste longe ces lacs transformés en marécages et zones humides. Les broussailles jaunies par le soleil et la poussière constamment présente donnent au décor une teinte marron dominante. Du coup, les animaux, eux aussi comme contaminés par cette teinte ocre, ne se distinguent pas très bien du décor environnant. Par contre, dès qu'un résidu d'humidité subsiste, le vert éclatant de la végétation renaissante fait son apparition et apporte une touche colorée presque rafraichissante. 

Malgré cette impression parfois de désolation, tous les animaux habituels sont représentés : impalas, girafes, zèbres, topis, waterbucks et bien sûr phacochères. On a même la surprise de découvrir une hyène traversant un petit groupe de zèbres dans l'indifférence générale. En se rapprochant de la rivière Katuma, les grands arbres font leur apparition. Et qui dit grands arbres et rivière dit forcément éléphants. Même si ces rencontres peuvent paraitre banales depuis le temps, pour nous, c'est un plaisir constamment renouvelé de contempler ces superbes créatures. La rivière elle, est prise d'assaut par les hippopotames. En y regardant de plus près, on y découvre aussi beaucoup de crocodiles dont certains de taille très imposante. Katavi est réputé pour sa densité très élevée d'hippopotames et de crocodiles et maintenant, on peut le dire, le parc ne faillit pas à sa réputation. Autre spécificité du parc, les crocodiles creusent des cavités dans les berges des rivières pour s'y réfugier pendant la saison sèche et ses fortes chaleurs. De façon analogue à l'hibernation, les crocodiles entrent en  estivation, processus d'adaptation qui leur permet à leur organisme de survivre avec le moins d'énergie possible et de traverser ainsi les périodes les plus difficiles.

Le parc de Katavi est réputé pour ses hippopotames et ses crocodiles, on voit bien les uns, mais où se cachent les autres C'est toujours surprenant de voir un prédateur aussi féroce passer près d'une proie potentielle mais indifférente
Le parc de Katavi est réputé pour ses hippopotames et ses crocodiles, on voit bien les uns, mais où se cachent les autres C'est toujours surprenant de voir un prédateur aussi féroce passer près d'une proie potentielle mais indifférente
Les couleurs des animaux de la terre et des herbes se confondent par endroit Les palmiers attestent de la présence de l'eau
Les couleurs des animaux de la terre et des herbes se confondent par endroit Les palmiers attestent de la présence de l'eau
Impalas et waterbucks partagent leur territoire Certains crocodiles sont particulièrement imposants
Impalas et waterbucks partagent leur territoire Certains crocodiles sont particulièrement imposants
Il reste encore de l'eau dans la rivière mais pour combien de temps ? On dirait que cet hippopotame n'apprécie pas d'avoir ce genre de voisin aussi proche
Il reste encore de l'eau dans la rivière mais pour combien de temps ? On dirait que cet hippopotame n'apprécie pas d'avoir ce genre de voisin aussi proche
Un bébé hippopotame ne quitte pas sa maman d'une semelle Un trés beau point de vue sur la rivière Katuma
Un bébé hippopotame ne quitte pas sa maman d'une semelle Un trés beau point de vue sur la rivière Katuma

On quitte les bords de la rivière pour aller faire le tour du lac Chada. Celui-ci est également quasiment asséché. La piste qui suit son pourtour quand les eaux sont hautes ne nous permet d'admirer que de loin les animaux qui squattent les zones humides encore présentes très à l'intérieur. On devine un impressionnant troupeau de buffles de plusieurs centaines d'individus et comme souvent un groupe d'éléphants qui a décrété que la piste est leur domaine nous bouche le passage.

On décide ensuite d'aller repérer notre campsite d'Ukuu. Les installations y sont plus que spartiates mais son emplacement est imparable, au dessus des berges de la rivière, en surplomb d'un de ses méandres où subsiste une grande marre de boue avec une horde d'hippopotames agglutinés dedans. On descend de la voiture pour voir le spectacle de plus prés : c'est à la fois impressionnant et dégoutant en particulier quand le vent tourne et nous apporte les odeurs qui vont avec : pestilentiel ! Ce camp est aussi un poste de rangers qui surveille le parc, ils nous disent qu'on pourra sans problème s'installer au pied des grands arbres qui surplombent la marre. Comme le camp n'est pas fermé, il nous mettent en garde contre tout visiteur éventuel, en particulier les hippopotames mais ils disent qu'ils sont plutôt tranquilles si on ne les embête pas, on verra bien !

Un immense troupeau de buffles à la recherche de leur s indispensables ration d'eau Ici, on croise plus souvent des éléphants que des véhicules sur les pistes
Un immense troupeau de buffles à la recherche de leur indispensable ration d'eau Ici, on croise plus souvent des éléphants que des véhicules sur les pistes
La rivière Katuma ressemble plus à un marécage qu'à une rivière Des dizaines d'hippopotames s'agglutinent dans ce qui reste d'eau
La rivière Katuma ressemble plus à un marécage qu'à une rivière Des dizaines d'hippopotames s'agglutinent dans ce qui reste d'eau

Ayant encore quelques heures devant nous avant le coucher du soleil, on se motive pour aller jusqu'à Paradise pool, au nom très prometteur. On suit la rivière puis on la quitte pour traverser une zone infernale. La piste ne doit pas être très empruntée quand on voit les herbes hautes qui l'envahissent. En plus, le sol est un véritable chaos, c'est une succession de creux et de bosses faites par ce qu'on suppose être des nids d'écureuil de terre . A d'autres moments, le sol est en aussi piteux états mais c'est dû aux trous formés par les bêtes qui marchaient quand le sol était meuble et qui s'est durci depuis en gardant le même relief. Bref, la progression est dantesque et on est à 2 doigts de faire demi-tour. Heureusement on rejoint de nouveau la rivière qui est devenue plus petite. Les paysages très sauvages, changent à nouveau et deviennent luxuriant avec l'herbe fraiche et verte et les nombreux palmiers. Par contre, la rivière est littéralement infestée de crocodiles. Le moindre coin de berge est habité par un ou plusieurs crocs, sans compter ceux dans la rivière dont on devine les narines et les yeux qui affleurent. Vraiment pas le bon endroit pour une baignade improvisée. Puis la semi-forêt laisse sa place à d'immenses clairières. On approche du but mais à quelques centaines de mètres, on doit abandonner, la piste traverse la rivière mais avec le niveau d'eau qu'il y a et la profondeur du lit, cela semble difficile à réaliser. De toute façon, la lumière du jour commence à baisser et il vaut mieux rentrer. Heureusement, on n'est pas obliger de repasser par cette affreuse piste et on prend un contournement qui nous fait faire un gros détour, mais qui au moins est bien plus rouable. On arrive au camp en même temps que le soleil se couche. On s'installe aux premières loges, sur les berges hautes de la rivière et on admire le spectacle. Les hippopotames ont pour beaucoup quitté leur marre pour aller brouter l'herbe du lit de la rivière. A quelques mètres à peine, un énorme éléphant profite de l'occasion pour explorer le marécage et se gaver d'herbes aquatiques. Pendant que l'obscurité gagne du terrain, je retourne régulièrement l'observer, c'est un superbe mastodonte qui se démène comme un beau diable pour se régaler de ses herbes favorites. Je le baptise officiellement mon éléphant !

A bien des égards, Katavi nous fait penser au Botswana. Tout d'abord pour ses paysages avec ce mélange de teintes jaunes et vertes, mais aussi parce qu'on a l'impression d'être seul au monde, en contact direct avec la nature. D'ailleurs, dans la soirée, on aura droit à une expérience prenante de contact direct avec la nature !

De beaux panoramas, très sauvages, sont la marque de Katavi La chaine de montagnes au loin, offre un très beau décor
De beaux panoramas, très sauvages, sont la marque de Katavi La chaine de montagnes au loin, offre un très beau décor
Toutes les pistes ne sont pas fréquentées Longer la rivière offre des panoramas parfois idylliques
Toutes les pistes ne sont pas fréquentées Longer la rivière offre des panoramas parfois idylliques
Nous venons d'arriver au bout de la piste, impossible d'aller plus loin et de découvrir Paradise Pool De retour vers notre campement, les paysages sont transformés et ces arbres au tronc clair, restent pour nous un mystère
Nous venons d'arriver au bout de la piste, impossible d'aller plus loin et de découvrir Paradise Pool De retour vers notre campement, les paysages sont transformés et ces arbres au tronc clair, restent pour nous un mystère
La rivière transformée en marécage est une véritable oasis pour de nombreux animaux Coucher de soleil à Katavi
La rivière transformée en marécage est une véritable oasis pour de nombreux animaux Coucher de soleil à Katavi

On a installé la table entre les 2 voitures et on prend comme d'habitude un apéro pour apprécier à leur juste mesure ces moments privilégiés. Il fait nuit noire maintenant et on entend régulièrement des bruits indiquant que les animaux sont proches. En particulier le bruit caractéristique des branches en train de craquer trahissant ainsi la présence d'éléphants. A chaque fois, j'inspecte les alentours avec la lampe frontale, qui révèle très bien les yeux des bestioles environnantes. Je repère ainsi mon éléphant en train de se délecter des arbustes à côté de nous. Au fur et à mesure que le repas avance, celui-ci se rapproche petit à petit jusqu'à une dizaine de mètres. Comme on n'entend plus rien depuis un petit moment, je repars en inspection avec la lampe frontale et là, surprise phénoménale, mon éléphant est juste de l'autre côté de Totoy, à même pas 5 mètres de nous ! J'en ai le souffle coupé ! Il me regarde tranquillement du coin de l'oeil et semble vouloir s'installer pour un bon moment. En fait, comme d'habitude, on s'est installé au pied d'un grand arbre et à mon avis, c'est un coin qu'il apprécie aussi. Quand on connait la susceptibilité dont il font parfois preuve, j'espère que cet éléphant voudra bien partager son dessous d'arbre. Pendant un bon moment, on passe notre temps à l'observer, chacun notre tour, sans savoir trop quoi faire. Je n'ose pas le prendre en photo de peur que le flash ne déclenche une réaction imprévisible. Pour l'instant il est calme, pourvu que ça dure. Sa tête qu'il balance légèrement est immense et son corps absolument énorme est plus haut que la voiture. J'ai l'impression qu'on est comme un vêtu de paille et qu'il peut nous écraser en quelques secondes. Oui décidément, Katavi, ressemble vraiment au Botswana. Mon éléphant nous tient ainsi sagement compagnie pendant un bon moment, puis, sans un bruit, il repart à l'assaut des arbustes d'à côté pour s'éloigner encore plus loin par la suite. Quelle émotion ! Un souvenir mémorable en tous les cas.

Lundi 18 Juin

Finalement, la nuit a été tranquille et on a à peine entendu les hippopotames. A 6 heures du matin, on est déjà debout. On est encore aux premières loges pour contempler le spectacle de la vie sauvage qui s'éveille dans la lumière presque blafarde du petit matin. La grosse marre de boue en contrebas est presque vidée de tous ses résidents hippopotames. Ils sont dispersés un peu partout dans le lit asséché de la rivière transformé en prairies pour herbivores, et sur les berges environnantes couvertes de buissons et d'arbres. On part explorer l'autre rive avant de quitter le parc. Cette ballade, dans la lumière maintenant dorée du soleil qui s'élève rapidement dans le ciel, est de toute beauté. On rencontre tous les herbivores qu'on peut espérer trouver sur notre chemin. Buffles, impalas, waterbucks et autres. Bien sûr, comme à chaque fois que l'eau est présente, l'aigle pêcheur se fait remarquer par son cri caractéristique, reconnaissable entre tous. Entendre ce son dans ce silence quasi absolu est saisissant, on a l'impression qu'il prend ainsi possession de tout le territoire couvert par la rivière.

Buffles accompagnés de leurs blanches aigrettes La lumière du matin met en valeur les très beaux paysages qui bordent la rivière
Buffles accompagnés de leurs blanches aigrettes La lumière du matin met en valeur les très beaux paysages qui bordent la rivière
Les impalas se remarquent à peine dans la savane aux tons mordorés Superbes paysages du Katavi
Les impalas se remarquent à peine dans la savane aux tons mordorés Superbes paysages du Katavi

Nous terminons la boucle et rejoignons plus tard la route principale pour cette fois-ci prendre une piste qui nous emmène au bord du lac Katavi qui donne son nom au parc. On retrouve un peu les paysages rencontrés près du lac Chada mais puissance 10. Là encore, la piste est très loin des rives du lac quand il est en hautes eaux. Les animaux et les oiseaux sont présents dès qu'il y a suffisamment d'eau pour les désaltérer, mais ils sont généralement loin à l'intérieur du lac. De toute façon, ils sont beaucoup plus farouches car à peine on arrive qu'ils détalent comme des dératés. Les mouches tsé-tsé elles font carrément l'inverse : dès qu'elles nous voient elles nous poursuivent pour essayer de nous piquer. C'est incroyable la puissance et la robustesse de ces satanées bestioles : même en roulant à près de 30km/h, ce qui est une moyenne plus qu'honorable sur les pistes en safari, on n'arrive pas à les semer !

Le lac Katavi recèle encore la précieuse eau source de vie Près du lac katavi, tous les animaux s'enfuient dès qu'ils nous aperçoivent
Le lac Katavi recèle encore la précieuse eau source de vie Près du lac katavi, tous les animaux s'enfuient dès qu'ils nous aperçoivent

On quitte définitivement le parc car on plus de 150 kilomètres de pistes encore à faire et on nous a dit qu'on en agit pour 4 heures si tout va bien. La piste est plutôt bonne mais par endroit elle est en travaux. Puis nous laissons la piste principale pour une piste qui doit nous emmener jusqu'au lac Tanganyka, rien que son nom fait rêver !

Après une pause pique-nique champêtre, nous nous enfonçons peu à peu dans la chaine de montagnes qui ne nous quittera pas jusqu'aux rives du lac. La piste est toujours bonne et surtout les paysages très simples mais très beaux. On traverse principalement cette forêt caractéristique de ces zones tropicales, souvent dénommée forêt sèche, bien moins connue que sa proche parente la forêt humide. Il y a très peu de villages dans cette partie isolée donc forcément, on ne croise pas grand monde. Mais à quelques kilomètres du lac, l'activité humaine réapparait et on se retrouve très vite dans une partie habitée.

Rien entre nous et l'horizon ! Au loin, on aperçoit les montagnes qu'on va devoir traverser pour arriver au lac Tanganyka
Rien entre nous et l'horizon ! Au loin, on aperçoit les montagnes qu'on va devoir traverser pour arriver au lac Tanganyka

Et puis, enfin, juste en haut d'une côte on découvre le but de tous ces kilomètres de pistes, le lac Tanganyka ! Il est d'un bleu incroyable, tellement bleu qu'on se croirait dans les îles grecques. C'est superbe. Nous sommes au village de Kipili, un gros bourg de pêcheurs que nous devons traverser dans sa totalité avant d'emprunter une petite piste rocailleuse pour arriver à notre destination où nous resterons 2 jours, pour une halte qu'on espère reposante. C'est un petit coin de paradis du bout du monde que nous découvrons. Ce lodge, tenu par un jeune couple sud-africain a la bonne idée de faire aussi camping. Louise, nous accueille et nous fait visiter les lieux : quelques bungalows plus ou moins luxueux avec vue sur le lac, un bar restaurant et un camping. Tout est décoré avec un goût exquis en privilégiant les matériaux locaux et dans un soucis attentionné d'économie des ressources naturelles et énergétiques car il a fallu tout construire de A à Z.

Comme une vision de rêve nous découvrons Kipili Coucher de soleil dans ce petit coin de paradis, au bout du monde
Comme une vision de rêve nous découvrons Kipili Coucher de soleil dans ce petit coin de paradis, au bout du monde

Mais comment leur est venue l'idée de s'installer ici où il n'y avait rien ? Très simple, Chris a été embauché il y a quelques années pour construire un lodge super luxueux (2500 USD la nuit !) sur une ile du Tanganyka, en face. Et au bout de plusieurs mois, étant tombés amoureux de la région, ils ont décidé de construire leur propre lodge ici à Kipili, pour des voyageurs au budget bien plus modeste. Comme souvent, les sud-africains sont soucieux de la qualité et de l'esthétique pour tous les budgets, c'est pourquoi ils ont intégré également un camping. Louise et Chris font tout pour qu'on se sente ici chez soi et pas comme dans un lodge. Le staff, très sympa et attentionné, a été recruté dans sa totalité dans le village voisin de Kipili et a été formé sur place et le service est impeccable tout en étant chaleureux. Et puis, il y a aussi l'ambiance qui respire la douceur de vivre, les chats, le chien, l'apéro sur la plage pour les sundowners autour d'un beau feu de bois, le diner aux chandelles au bord du lac avec une cuisine délicieuse et créative avec toujours des produits locaux et bien sûr le cadre exceptionnel du lac Tanganyka. Bref on adore et on se demande déjà quand et comment revenir une autre fois pour profiter pleinement de ce lieu magique. 

Mardi 19 juin 

Journée de farniente total pour une fois ! Le cadre, idyllique, s'y prête volontiers. Même si de nombreuses activités pour découvrir les environs et le lac sont proposées, nous préférons nous laisser allés au rythme local pole-pole (doucement doucement). On s'occupe donc tranquillement aussi de la voiture, de nos affaires bien sûr et de nous ! Pour clôturer cette journée très chargée, un bain dans les eaux tièdes et limpides du lac Tanganyka qui n'abritent pas de crocodiles, enfin pas des gros ! 

Point d'orgue de ce trop court séjour, un coucher de soleil fabuleux sur le lac Tanganyka et ses pêcheurs en pirogue. On respire ces dernières minutes de bonheur absolu car demain nous en paierons le tribut : plus de 10 heures de pistes nous attendent pour retrouver la route, mais finalement, ce n'est pas si cher payé. 

Photo digne d'une carte postale Jacline, Serge, David et moi sommes très heureux d'être arrivés jusqu'à Kipili
Photo digne d'une carte postale Jacline, Serge, David et moi sommes très heureux d'être arrivés jusqu'à Kipili


Mercredi  20 Juin 

Une grosse journée de route nous attend aujourd'hui : 10 heures de piste + 2 heures de route pour rejoindre notre prochaine halte, alors nous partons très tôt ce matin. Avant d'y aller, on s'offre quand même un dernier breakfast d'enfer face au lac Tanganyika, autant profiter jusqu'au bout de ce merveilleux endroit. Un ultime coup d'oeil sur ce panorama magnifique et nous voici partis sur la piste qui nous emmènera jusqu'à Sumbawanga puis Tunduma où on devrait rejoindre le goudron. Louise nous a prévenu, une partie de la piste est en travaux et on devrait mettre 8H pour faire les 150 kilomètres qui nous séparent de Sumbawanga où on devrait pouvoir se ravitailler en carburant. Elle nous met en garde sur la ville de Tunduma qui a très mauvaise réputation mais malheureusement justifiée comme souvent pour les villes frontières. Elle nous dit carrément de ne surtout pas s'y arrêter, même pas pour faire le plein, eux ne le font jamais. Alors que toute la région est sûre et tranquille, Tunduma semble concentrer toute l'insécurité. Par contre, l'avantage, c'est qu'on y retrouvera le goudron, jusqu'à Dar Es Salaam. Fort de ces conseils, nous entamons notre voyage retour. 

Le trajet s'avère long et fastidieux mais heureusement, nous avons droit aussi à de très beaux paysages. La piste principale, bordée au loin par les montagnes du Congo, traverse des sortes de hauts plateaux souvent assez ventés. De temps en temps, on traverse des villages de paysans, mais on ne croise pas grand monde, principalement des camions de marchandises. A Sumbawanga, on retrouve carrément une petite ville. Ca fait plutôt bizarre car ça fait plusieurs jours qu'on avait oublié la civilisation. On y fait donc le plein et à la station, on rencontre un minibus de Burundais qui vont au Congo pour faire des affaires. Ils sont contents de parler français avec nous car ils ne parlent pas un mot d'anglais et forcément, ça ne facilite pas leur parcours.

Ce fabuleux endroit est difficile à atteindre mais mérite amplement les efforts fournis Dernier coupe d'oeil sur notre coup de coeur : Kipili et le lac Tanganyka
Ce fabuleux endroit est difficile à atteindre mais mérite amplement les efforts fournis Dernier coup d'oeil sur notre coup de coeur : Kipili et le lac Tanganyka
La région du sud ouest de la Tanzanie est assez montagneuse Les points de vue sont souvent magnifiques
La région du sud ouest de la Tanzanie est assez montagneuse Les points de vue sont souvent magnifiques
On en a pas forcément l'impression, mais on évolue en altitude, sur une sorte de haut plateau De l'autre côté des montagnes, à quelques kilomètres : le Congo
On en a pas forcément l'impression, mais on évolue en altitude, sur une sorte de haut plateau De l'autre côté des montagnes, à quelques kilomètres : le Congo

Entre Sumbawanga et Tunduma, le traffic s'intensifie et de nouveau on jongle avec les travaux, les camions et la poussière. Alors quand on arrive à Tunduma en fin d'après midi, on est vraiment content de retrouver le goudron. La circulation est plutôt chaotique, avec les nombreux tuk-tuk, et toutes les marchandises qui transitent dans cette ville au confluent de 4 pays : la Tanzanie, la Zambie, le Malawi et le Congo pas très loin.

A Tunduma, retour à la civilisation et à son chaos frénétiqueA Tunduma, retour à la civilisation et à son chaos frénétique

Comme nous l'a conseillé Louise, on ne s'attarde pas et on prend la route pour Mbeya à une centaine de kilomètres. Un peu avant la grande ville du sud, on prend une piste pour aller à un lodge qui fait camping. La nuit tombe et beaucoup de monde circule sur cette piste qui devient de plus en plus étroite, on se demande bien où on va atterrir. Finalement, dans la pénombre on découvre un superbe lodge dans le plus pur style colonial. Il y a effectivement une petite partie camping sur le terrain annexe à la piscine mais on s'en fiche, il y a l'eau chaude ! En plus, on peut même se remettre de notre journée éprouvante par un bon repas réservé au resto, dans une belle salle où crépite un feu réconfortant dans la cheminée. Mine que rien, on est à plus de 1700 mètres d'altitude, et l'atmosphère s'est bien rafraichie de nuit. Quel plaisir de trouver autant de confort, on se laisse dorloter sans difficultés et on apprécie encore une fois, l'agréable surprise de dégoter de telles adresses.

Jeudi 21 Juin 

Pour une fois, nous n'allons pas prendre la route dès le matin. On va d'abord faire une ballade et essayer de visiter la ferme voisine qui est une plantation de café. On a de la chance car le lodge et la ferme sont liées et ils nous arrangent sans problème la visite alors qu'apparemment les managers ne sont pas là. On suit un sentier qui s'enfonce dans la forêt et qui nous offre par moment de sacrées vues sur le rift africain. Au bout d'une bonne demi-heure de marche on débouche sur la plantation de café et nous découvrons enfin ces fameux arbustes. C'est la pleine saison de la récolte et les branches sont chargées de plusieurs types de baies, certaines très claires et d'autres d'un rouge brillant : voilà donc notre café ! Les champs de café sont très beaux car les arbustes sont bien développés et plantés de façon très aérée. En plus, les caféiers doivent avoir besoin d'ombre car de grands arbres sont disséminés régulièrement dans la plantation pour protéger les précieux arbustes.

Viste d'une plantation de café près de Mbalizi Voilà notre fameux café !
Viste d'une plantation de café près de Mbalizi Voilà notre fameux café !
Certains des caféiers de la plantation ont plus de 100 ans et donnent encore des fruits Le caféier est un arbuste délicat et exigeant, il lui faut de l'ombre apportée par ces grands arbres
Certains des caféiers de la plantation ont plus de 100 ans et donnent encore des fruits Le caféier est un arbuste délicat et exigeant, il lui faut de l'ombre apportée par ces grands arbres

On arrive enfin à la ferme en pleine activité. On débarque un peu à l'improviste car on n'est pas attendu puisque les managers ne sont pas là. Tout le monde est un peu sur ses gardes car ils ne savent pas vraiment s'ils doivent nous laisser entrer ou pas. Puis un blanc arrive, c'est un jeune homme qui n'a rien à voir avec la plantation, il s'appelle Enrique. Il est argentin et est installé dans le village depuis quelque temps pour une mission humanitaire. Par son projet, il contribue à la conception et à la construction d'une école dans le village. Il s'est intéressé de très prés au café qui est l'activité principale du coin, alors il se propose de nous expliquer comment ça se passe. On est super content car en plus Enrique maitrise son sujet à la perfection. Il y a beaucoup d'étapes et beaucoup de savoir-faire avant d'obtenir le café tel qu'on le connait, c'est impressionnant et surtout pas évident de tout se rappeler. Alors en gros voilà à peu près.

Les baies, qu'on appelle cerises, sont cueillies et ramenées à la ferme pour être lavées en plusieurs passes. Elles restent plusieurs jours dans l'eau, en général trois, pour qu'elles fermentent. Comme la première peau est fragilisée, les cerises passent ensuite dans une machine pour le dépulpage, c'est à dire pour enlever cette peau et la pulpe du fruit. Les grains sont mis à sécher au soleil pour enlever ensuite les pellicules successives qui recouvrent ces grains. Tout ce travail est fait à la main par les femmes de la ferme. Ces opérations sont répétées jusqu'à obtenir le fameux grain de café qui est vert. Il est de nouveau trié à la main, calibré et testé pour savoir s'il faut continuer à le sécher ou pas. Le test c'est l'expérience et le savoir faire : à l'oeil, au toucher et surtout en croquant dans le grain, ils peuvent déterminer son état et sa qualité ! Bien sûr, toutes les étapes de ce processus influent sur la qualité et le goût du café. 

La machinerie de la fabrique de café n'est pas des plus modernes mais elle est efficace et robuste Les baies de café sont lavées et rincées
La machinerie de la fabrique de café n'est pas des plus modernes mais elle est efficace et robuste Les baies de café sont lavées et rincées
Le café est mis à fermenté dans l'eau pendant 3 jours maximum Le café est mis à sécher en plein soleil, pour être décortiqué
Le café est mis à fermenté dans l'eau pendant 3 jours maximum Le café est mis à sécher en plein soleil, pour être décortiqué
La partie la plus ancienne de la plantation exclusivement du café Arabica
Pépinière des jeunes plants de caféiers, très délicats à obtenir
La partie la plus ancienne de la plantation exclusivement du café Arabica Pépinière des jeunes plants de caféiers, très délicats à obtenir

Leur partie du travail s'arrête là, mais il reste toute la partie torréfaction ! Ils ne la font pas surplace mais envoie toute leur production à Dar Es Salaam, ça vaudrait le coup d'aller y faire un tour. On finit la visite par la dégustation du café de la maison et il est encore plus délicieux maintenant qu'on sait la somme des efforts et de l'attention nécessaire pour le produire. On remercie vivement Enrique et tous les travailleurs de la ferme et rentrons au lodge, encore impressionnés par cette visite  très intéressante et très enrichissante. Le retour va un peu plus vite que l'aller et c'est fort heureux car entre temps, le soleil est bien sorti et il commence à faire très chaud.

Le Utengele Coffee Lodge est superbement placé sur le Grand RiftLe Utengele Coffee Lodge est superbement placé sur le Grand Rift

Comme c'est la fin de la matinée et qu'on a quand même fait pas mal d'effort, on décide de rester déjeuner dans un cadre aussi agréable, après tout, on a juste 300 kilomètres à faire jusqu'à notre prochaine étape. La route principale A104, qui relie Mbeya à Dar Es Salaam, est recouverte d'un beau goudron tout neuf et on y roule bien. Il faut quand même rester sur ses gardes à chaque fois qu'on croise voit un bus car ils roulent comme des fous furieux et faire particulièrement attention au respect des limites de vitesse car les policiers sont très bien équipés avec des jumelles radars dernier cris. Par contre, côté panneau de signalisation, ils sont beaucoup moins bien équipé et souvent les villages ne sont pas annoncés ou à moitié et bien sûr c'est là que les policiers se postent. Total des courses, difficile de savoir quand un village commence et surtout quand il finit et on finit par se faire verbaliser : 30000 TZS (15 euros) pour dépassement et de façon officielle, pas de bakchich.

Sortie d'école, avec les enfants et leurs uniformes colorés qui envahissent les bords de route On ne s'attand pas vraiment à rencontrer de telles forêts en Tanzanie
Sortie d'école, avec les enfants et leurs uniformes colorés qui envahissent les bords de route On ne s'attand pas vraiment à rencontrer de telles forêts en Tanzanie

Mis à part cet incident et de nouveaux travaux rencontrés en fin de parcours, on arrive sans encombre à Kisolanza et sa Old Farm, où on va camper ce soir. On connait bien cet endroit qu'on avait découvert lors de notre remontée express Afrique du Sud - Kenya en 2010. Le cadre est très agréable et on s'y sent bien, une valeur sûre que beaucoup de voyageurs connaissent et apprécient. A l'heure de l'incontournable apéro, le manager, un sud-africain, fait la tournée des popotes et vient discuter un peu avec nous. Bien sûr on l'invite et il nous rend la pareille en nous invitant à passer dans la soirée au bar pour déguster la spécialité du cru : un chocolat chaud à l'amarulla. Avec le froid qu'il fait c'est effectivement un breuvage très revigorant !

Vendredi 22 Juin

Il fait bien frisquet ce matin et on est bien content de se réchauffer prés du feu dont on a activé les quelques braises qui ont résisté à la nuit. Nous reprenons la route jusqu'à Iringa pour une halte juste après à Isimila. Il y a un site intéressant à visiter sur le plan archéologique et géologique. On démarre par la visite du petit musée qui explique l'histoire et le mode de vie des populations installées depuis longtemps dans la région comme en témoignent les nombreuses pièces archéologiques trouvées sur place. La visite se poursuit par une promenade dans une gorge traversée par une rivière dont on arpente le lit asséché. Ici, l'eau, le vent et le sable se sont alliés pour sculpter d'étranges formes dans la roche calcaire. L'érosion a fait son oeuvre sur des milliers d'années et on est très heureux de pouvoir admirer le résultat : d'immenses piliers surmontés d'une roche plus dure qui a pu résisté à l'érosion. Le coeur des piliers étant constitué d'une roche plus tendre, on a vraiment l'impression que les têtes de ces rochers vont tomber d'une seconde à l'autre, en espérant surtout qu'elles ne nous tombent pas dessus. Par endroit, les colonnes tapissent de larges parois de la gorge et on dirait une orgue sur le fond d'un décor. La ballade ést bien sympathique mais après avoir autant marché dans le sable et sous le soleil, on est bien content de retrouver les voitures. Sur le site, il y a même des tables de pique-nique alors on en profite pour casser la croute.

Visite des curiosités géologiques d'Isimila Toutes les forces de la nature se sont liguées pour sculpter des formes aussi étranges
Visite des curiosités géologiques d'Isimila Toutes les forces de la nature se sont liguées pour sculpter des formes aussi étranges
Certains pitons ne sont plus là pour longtemps Beau panorama sur les pitons d'Isimila
Certains pitons ne sont plus là pour longtemps Beau panorama sur les pitons d'Isimila

On continue la route qui est dans un état impeccable. On voit beaucoup de champs qu'on reconnait facilement car ils forment de belles tâches de verdure parmi la végétation sèche. Ils sont sûrement irrigués. On est par contre très intrigués par ces cultures et on s'aperçoit que ce sont des tomates mais qu'on a du mal à reconnaitre car chez nous on les cultive sur des tuteurs alors qu'ici, elles rampent sur le sol. Tous les étalages de la région proposent des tonnes de tomates puis ensuite c'est autour des oignons tellement nombreux qu'on en sent l'odeur rien qu'en passant en voiture. En quittant la région d'Iringa, on arrive vers des zones plus arides telle que l'impressionnante vallée des baobabs. C'est toujours un plaisir de voir des baobabs, ce sont des arbres d'un graphisme très esthétique.

Une chèvre en passager clandestin ? Nous sommes en pleine récolte des tomates
Une chèvre en passager clandestin ? Nous sommes en pleine récolte des tomates
Tout le long de la route, des étalages tentent d'attirer le chaland près un peu de répit, nous retrouvons très vite les montagnes et leurs beaux panoramas
Tout le long de la route, des étalages tentent d'attirer le chaland Après un peu de répit, nous retrouvons très vite les montagnes et leurs beaux panoramas
La rivière Ruaha, mais le parc du même nom est bien plus loin Cette portion de route est bordée de baobabs géants
La rivière Ruaha, mais le parc du même nom est bien plus loin Cette portion de route est bordée de baobabs géants

Puis on poursuit dans une partie de plus en plus montagneuse, nous arrivons à Mikumi où nous trouvons un backpacker qui fait camping. Le coin est plutôt touristique avec la proximité du parc de Mikumi et de suite on le sent. Beaucoup de monde et beaucoup de va et vient dans cet endroit qui propose différents mode d'hébergement et pleins d'activités en plus du resto et du bar animé bien sûr. On n'était plus habitué à autant d'agitation mais il va falloir s'y faire car demain on doit être à Dar Es Salaam et côté agitation, on devrait être servi !

Samedi 23 juin 

On part très tôt ce matin car on doit être à Dar Es Salaam en début d'après midi et on nous a dit qu'il faut entre 5 et 6 heures pour faire les 300 kilomètres qui nous séparent de la mégalopole. On sait qu'il va y avoir de plus en plus de circulation alors mieux vaut partir aux aurores. On a quand même la chance d'emprunter la route qui traverse le parc de Mikumi et d'apercevoir encore des animaux comme des zèbres et des girafes, on en profitera jusqu'au bout. La route semble interminable.

Trés beaux paysages des montagnes alentours de Mikumi, peut-être celles de UluguruTrés beaux paysages des montagnes alentours de Mikumi, peut-être celles de Uluguru

Une vingtaine de kilomètres avant Dar Es Salaam, la circulation devient terriblement dense et alors qu'on pensait touchait au but, le trafic se bloque net et on ne bouge plus que de quelques mètres. Il fait très chaud, très moite, l'atmosphère est pesante. En une heure, on a fait quelques kilomètres à peine et on commence sérieusement à se demander si on va arriver quand il faut à FPCT Center où on doit laisser les voitures. Petit à petit, on avance un peu et on entre dans les faubourgs de la ville, pas toujours reluisants. Il fait toujours aussi chaud et moite donc on roule vitre ouverte. Soudian, je sens quelque chose qui m'agrippe à la gorge et je me rends vite compte que quelqu'un est arrivé par derrière la voiture et veut me voler ma chaine. Je retiens de toutes mes forces et je crie comme une déchainée et le petit boyau finit par s'en aller. On a fait le spectacle et tout le monde est surpris ou mort de rire. D'habitude, on ferme toujours les portes et on relève toujours les vitres quand on arrive en ville mais comme là ça s'est fait au pas à pas, on n'a pas réalisé et on n'a pas été assez vigilant. Forcément, ça se paye très vite ! Déjà qu'on n'aime pas trop les villes, ça va pas améliorer notre vision du monde urbain.

On s'approche malgré tout de notre situation finale et on s'en rend compte car on est immergé au milieu d'une nuée de camions qui portent des containers. Il y a des feux de circulation mais personne ne les respectent et comme d'habitude, les gens sont prêts à tout pour avancer, même à faire du contre-sens, c'est un véritable chaos. On finit par quitter la route pour emprunter une sorte de piste qui s'enfonce dans le quartier. On traverse une voie ferrée en se demandant de plus en plus où on va bien pouvoir atterrir car les environs deviennent glauques sous l'espèce de pluie fine qui crachine. Enfin on débarque à notre destination tant attendue. On est soulagés d'arriver enfin à cet établissement qui est en fait le centre de l'église pentecotiste de Tanzanie. Rien à voir avec l'auberge Juncle Junction de Nairobi et son atmosphère animée. Ici, interdit de boire de l'alcool et de fumer. Mais tout le monde est sympa et s'occupe de nous pour qu'on organise notre départ et le stockage de la voiture. Par contre, on découvre qu'ils ne sont pas équipés pour le camping : pas de sanitaires ni d'emplacement donc comme nous on ne part que demain, on se s'installe au parking où sont garées nos voitures. C'est pas des plus charmant mais on doit faire avec. Serge et Jacline partent cette nuit donc ils doivent s'empresser de ranger la voiture et préparer leurs affaires. On aurait bien pris une chambre mais ils sont complets. Mais il y a toujours une solution et on finit par avoir un bout de chambre avec des sanitaires communs qu'ils mettent à notre disposition pour la nuit pour Serge et Jacline puis ensuite pour nous pour le lendemain

Dimanche 24 Juin 

Une longue journée inintéressante de voyage retour nous attend. On range la voiture et nos affaires et comme d'habitude on met à jour la liste de nos affaires qui restent sur place et des médicaments. On se rend à l'aéroport de dar Es Salaam en juste 20 minutes. Nous qui pensions que l'aéroport de Nairobi était nul, découvrons un aéroport international encore plus ... nul. Pas de panneau d'affichage, pas de comptoir d'information, bref pas grand chose. Notre avion est censé arrivé de Zanzibar en début de soirée mais rien ne se passe. Une demi-heure avant l'heure de décollage toujours rien, ça commence à sentir sérieusement le roussi, puis on entend une vague annonce dans les hauts parleurs qui grésillent et des gens s'agitent. Je finis par crocher quelqu'un pour apprendre que notre avion a au moins une heure de retard et en plus ce n'est plus un avion à réacteurs mais à hélices ! J'insiste pour qu'ils contactent l'aéroport de Nairobi pour leur expliquer la situation et faire en sorte que le vol d'Air France nous attende mais on ne se fait pas trop d'illusion, ça va se jouer à peu. Finalement, on parvient à prendre ce fameux vol pour Nairobi et on débarque à l'aéroport où les panneaux nous indiquent que notre vol pour la France vient de fermer. On court jusqu'à la porte mais on arrive trop tard l'embarquement est terminé. Je suis verte ! Il est 23H15, à un quart d'heure près c'était bon. Il faut allors faire la queue au service après vente de Kenya Airways pour savoir ce qu'ils vont faire de nous. Au bout d'une longue attente on arrive à avoir la solution : ils nous recasent sur un vol de KLM demain matin, il faut qu'on passe la nuit à Nairobi ils vont nous payer l'hôtel. Mais comme on doit sortir de l'aéroport, il nous faut un visa qu'ils doivent nous payer. Première galère, se faire payer le visa. Nous n'avons pas de bagages : deuxième galère batailler pour récupérer ses bagages mais comme ça fait déjà plus d'une haure qu'on galère, on part sans bagages et sans affaires. Troisième galère se faire amener à l'hôtel. On pensait à un taxi mais en fait il y a un service de bus, il faut encore attendre. Total des courses on arrive à notre super hôtel 5 étoiles à plus de 2 heures du matin alors quon doit être ramenés à l'éaroport à 5heures tapantes tout à l'heure. On a droit aussi à un repas : quatrième galère se faire livrés à manger. C'est un établissement de luxe avec room-service mais on doit quand même attendre une heure avant d'être servis ! Le temps de manger, on a à peine une heure de sommeil devant nous. Si on avait su, on aurait tout fait pour rester à l'aéroport ça n'aurait pas été pire.

Lendemain matin, enfin, une heure et demie après s'être couchés, on part dès 5 heures, pour une heure de transport puis la queue à l'aéroport. On prend enfin notre vol mais pour Amsterdam cette fois-ci, et ensuite à Bordeaux où on arrive enfin vers 20 heures. Mais sur le tapis des bagages, on ne trouve pas nos sacs. On n'y croit pas, c'est la totale, la galère n'est toujours pas terminée. Nous voilà donc partis au bureau des réclamations pour déclarer notre retard de bagages. On quitte l'aéroport pour prendre la route et rentrer la maison. C'est plus de minuit quand on se pose enfin chez nous, on va être en super forme pour reprendre le boulot demain matin !

Kenya - Tanzanie 4ème partie : Du Lac Victoria à l'océan Indien en passant par le Lac Tanganyka

Ca peut toujours servir :

  • 1 Euro = 1900 TSH = Tanzanian Shillings
  • 1000 TSH = 0,53 Euro
  • 2770 Kilomètres parcourus
  • Litre Gas-oil : de 2188 TZS à 2240 TZS
  • Guide utilisé : The Bradt Guide to Tanzania: Excellent guide en langue anglaise. Les Bradt sont très bons sur toute la partie Afrique Orientale avec en plus un blog pour les infos mises à jour.
  • Cartographie : Tracks for Africa (T4A), un excellent outil recensant points d'intérets, hébergement, commerces, ... en plus des pistes et routes. Mais des erreurs subsistent donc toujours être vigilants et avoir une carte papier aussi !
  • Entrée KATAVI NP, valable 24 heures :
    • 2 personnes = 40 USD
    • 1 nuit au Public Campsite de l'entrée principale pour les 2 = 60 USD
    • la voiture = 40 USD
  • Camping à Tabora Orion Tabora Hotel (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 40 000 TZS avec petit déjeuner
    Très bonne adresse qu'on ne s'attend pas à trouver dans une telle ville de Tanzanie. C'est un très bon hôtel style époque coloniale avec un bon resto et qui propose le camping plus en dépannage qu'en activité propre mais c'est possible.
  • Camping à Sitalike - River Side Camping (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 14 000 TZS.
  • Camping à Kipili - Lake Shore Lodge Campsite (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 36 000 TZS
    On ira droit au but : probablement une des meilleures adresses de tous nos périples en Afrique !
    Repas absolument délicieux, servi aux chandelles sur la plage : 15 USD par personne !
  • Camping à Mbalizi (près de Mbeya) - Utengule Coffe Resort (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 14 000 TZS.
    Encore une très bonne adresse de lodge, qui propose en annexe une possibilité de camping
    Possibilité de visiter la ferme voisine de café et ça vaut le détour !
    Resto à la hauteur de l'établissement : 90 000 TZS pour 2.
  • Camping à Kisolanza (près de Iringa) - Old Farm House (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 15 000 TZS.
    De nouveau une adresse de référence, une valeur sûre pour cette ferme qui propose un superbe camping où tout est aménagé pour les campeurs. Il y a également des chalets.
    La ferme vend directement ses produits comme de la viande, des oeufs et des légumes, bien pratiques pour faire le ravitaillement.
  • Camping à Mikumi Tan Swiss Camping (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 45 000 TZS.
    Etablissement qui se rapproche plus du backpacker que des lodges précédents qui font camping. Du coup moins de charme, mais bonne adresse quand même.
  • Hébergement à Dar Es Salaam - Free Pentecost Church of Tanzania (FPCT Center) (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 20 000 TZS.
    Guesthouse pas du tout prévue pour le camping donc il faut louer ou se faire ouvrir une chambre pour avoir des sanitaires. Mais l'établissement est souvent complet. Les chambres sont simples mais avec sanitaires et clim en général et surtout nickel. Atmosphère particulière due à la nature même du lieu : pas d'alcool, interdiction de fumer. Possibilité de commander des repas mais pas de resto. Par contre cuisine commune. Staff très serviable et du coup on peut faire pas mal de choses. Atout le plus intéressant pour nous : gardiennage de voiture (environ 50 USD / mois) et en plus proche de l'aéroport.
  • Tanzania National Parks : Organisation gouvernementale qui régit la plupart des parcs naturels et réserves de Tanzanie : http://www.tanzaniaparks.com/index.html
  • Amende excès de vitesse : 30 000 TZS
  • Sur le bord de la route, au vendeur ambulant ou directement au paysan :
    • tomates : 1000 TZS
    • petites bananes : 2000 TZS
    • réparation crevaisons : 5000 TZS

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