Tanzanie-Mozambique 4ème partie : Le sud du Mozambique, de Gurué au parc de Limpopo en passant par l'archipel de Bazaruto

Tanzanie-Mozambique 4ème partie : Le sud du Mozambique, de Gurué au parc de Limpopo en passant par l'archipel de Bazaruto

Tanzanie-Mozambique 4ème partie : Le sud du Mozambique, de Gurué au parc de Limpopo en passant par l'archipel de Bazaruto

Du 14 au 21 novembre 2012

Gurué -> Caia -> Gorongosa NP -> Inchope -> Vilanculos -> Bazaruto -> Pomene ->Tofo -> Xai Xai -> Chokwe -> Massingir -> Giriyondo

Album photos Tanzanie-Mozambique 6ème partie - Mozambique : De Gurué à Gorongosa Album photos Tanzanie-Mozambique 7ème partie - Mozambique : De Vilanculos au parc de Limpopo
Album photos Tanzanie-Mozambique 6ème partie - Mozambique : De Gurué à Gorongosa
Album photos Tanzanie-Mozambique 7ème partie - Mozambique : De Vilanculos au parc de Limpopo
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Mercredi 14 Novembre

La nuit a été assez agitée car il y a eu pas mal de bruit. En général on dort dans des endroits ou camping situés en dehors des agglomérations alors forcément, on n'est pas vraiment habitués aux bruits de la ville.

Mais la ville n'a pas que des inconvénients. C'est une possibilité de ravitaillements qu'on ne peut pas se permettre d'omettre vu qu'on ne sait pas ce qu'on va trouver (ou pas) par la suite. Donc, comme à chaque fois, on ne déroge pas à cette règle qu'on s'est fixée. Pour le carburant, c'est très simple, il y a une seule pompe qui ne paye pas de mine, mais le principal c'est qu'elle marche et qu'il y ait du carburant. C'est le cas, alors on en profite.

On part à la recherche d'une chute d'eau marquée dans notre GPS. Mais la piste part à une fabrique de thé et il y a une barrière à l'entrée. Le gardien nous demande ce qu'on veut mais on a bien du mal à s'expliquer et à le comprendre. Il est bien embêté mais il ne peut pas nous laisser entrer et on le comprend, il fait son boulot alors on tente une autre piste. On s'enfonce alors dans une superbe plantation de thé, spécialité de la région. Même s'il est encore tôt le matin, le soleil est levé depuis plusieurs heures et les ramasseuses de thé sont déjà passées. Il en reste quand même quelques unes à l'oeuvre. Nous croisons les ouvriers qui doivent  entretenir la plantation. Ils sont forcément tout surpris de nous voir mais trop contents d'essayer de nous aider. On grimpe peu à peu dans la montagne pour arriver à une source avec une espace aménagé avec des bancs, un endroit très agréable. On apprend alors que c'est également une sorte de lieu de pèlerinage pour les gens de la région. Ce n'est pas des chutes d'eau mais c'est pas mal non plus, en tout cas, cela nous a donné une belle ballade dans la plantation de thé. Bien qu'on en ait vu dans chaque pays traversé depuis le départ de notre expédition à étapes   : Kenya, Ouganda, Tanzanie et maintenant Mozambique, on ne se lasse pas d'admirer le spectacle très graphique des carrés d'un vert aussi intense des arbres à thé. Cette fois-ci, certains champs sont délimités par des jacarandas majestueux en pleine floraison   : le mauve des fleurs éclatent de couleur dans cet océan vert. C'est vraiment une très belle plantation.

Ravitaillement en carburant à l'unique station de la ville de Gurué D'immenses jacarandas bordent la piste principale
Ravitaillement en carburant à l'unique station de la ville de Gurué D'immenses jacarandas bordent la piste principale
De grands arbres trônent au coeur de la plantation Une promenade des plus bucoliques au coeur des plantations de thé de Gurué
De grands arbres trônent au coeur de la plantation Une promenade des plus bucoliques au coeur des plantations de thé de Gurué

Nous quittons Gurué et ses plantations de thé pour redescendre plus au sud par une belle route de goudron. En quelques kilomètres, le paysage change et passe d'un vert omniprésent au jaune des herbes sèches parmi des plaines bien plus arides que les montagnes. Pourtant la région est là encore très cultivée, la moindre parcelle de terre semble exploitée et donc, il y a du monde un peu partout.

Il fait encore une fois horriblement chaud. Notre organisme est mine de rien, soumis à rude épreuve même si on a eu un peu de répit ces deux dernières nuit avec une fraicheur toute relative due à l'altitude.

Le seul objectif de la journée c'est d'arriver à Caia, un des rares endroits où on peut traverser l'imposant fleuve Zambèze. Près de 500 kilomètres à faire avant d'arriver à destination. La route s'avère monotone avec des paysages qui varient peu. Souvent des parcelles sont toutes fumantes du bois coupé qui est brûlé pour faire du charbon. Ca donne des moments assez empreints de désolation par endroit. Heureusement la route est bonne et la circulation est très peu dense, il est donc plus facile de rouler. Mais autant de kilomètres à avaler avec en plus cette chaleur omniprésente restent quand même une épreuve.

Les routes sont souvent rectilignes sur des kilomètres C'est vraiment curieux comme toutes ces montagnes semblent surgir à chaque fois de la plaine environnante
Les routes sont souvent rectilignes sur des kilomètres C'est vraiment curieux comme toutes ces montagnes
semblent surgir à chaque fois de la plaine environnante
La rivière est au coeur des activités des villageois Les habitants déforestent pour s'installer ou s'installent-ils pour déforester ?
La rivière est au coeur des activités des villageois Les habitants déforestent pour s'installer ou
s'installent-ils pour déforester ?
Les charbonniers en plein travail Les nombreuses zones totalement déforestées donnent une sensation de grande désolation
Les charbonniers en plein travail Les nombreuses zones totalement déforestées
donnent une sensation de grande désolation

Alors quand on arrive enfin à destination, dans un superbe lodge en surplomb du majestueux Zambèze, on est très très soulagés. En plus, il y a une piscine, on n'a qu'une idée en tête c'est de piquer une tête pour se rafraichir. Mais auparavant, il faut prendre possession des lieux, alors on va au camping qui est assez loin du lodge à proprement parler. On fait quelques allers-retours en voiture entre le lodge et le camping car Serge et Jacline souhaitent se reposer dans une des dernières chambres encore disponibles et qui est justement dans un chalet au camping.

Après toute cette bataille et surtout une aussi rude journée, patauger dans la piscine est un plaisir tout simplement divin. En cette fin d'après-midi, alors que le soleil décline, l'eau se révèle étonnamment froide et donc particulièrement revigorante.

Sur la lancée, on réserve une table au restaurant du lodge pour ce soir. On ne voit pas grand monde et on pense être les seuls convives de la soirée. Mais quand on arrive pour manger, tout est complet. En fait, il y a un séminaire avec beaucoup de personnalités importantes apparemment et beaucoup de monde en uniforme donc on ne s'ennuie pas une seconde avec tout ce va-et-vient et le ballet des voitures officielles.

Jeudi 15 Novembre

Nous commençons notre journée par la traversée du Zambèze sur ce grand pont qui l'enjambe. Ce n'est pas la première fois qu'on traverse ce fleuve emblématique de l'Afrique australe. Des chutes Victoria, à Téte et son pont interminable, en pensant par Kariba et son barrage ou même à la barge qu'on a dû emprunter pour passer du Botswana à la Zambie, le fleuve est un ami de vieille date qu'on aime bien retrouver.

Alors, on ne résiste pas à la tentation de s'arrêter sur le pont pour savourer ce moment et l'immortaliser avec quelques photos. Une fois de plus, on a droit à des marques de sympathie très enthousiastes de la part des Mozambicains que l'on croise, c'est incroyable et ça fait chaud au cœur de bon matin.

Le pont de Caia, un des rares endroits où on peut traverser le Zambèze quand on descend du Nord Sur les berges du fleuve Zambèze, les villages s'installent pour profiter de l'eau salvatrice
Le pont de Caia, un des rares endroits où on peut traverser le Zambèze quand on descend du Nord
Sur les berges du fleuve Zambèze, les villages s'installent pour profiter de l'eau salvatrice

On s'arrête pour mieux apprécier le moment et comme toujours de nombreux témoignages de sympathie des Mozambicains
On s'arrête pour mieux apprécier le moment et comme toujours de nombreux témoignages de sympathie des Mozambicains

A l'autre bout du pont, une station moderne nous permet de refaire le plein de carburant car on doit être autonome pour plusieurs jours car on part au parc national de Gorongoza qui était fermé la dernière fois qu'on y était passé à la saison des pluies.

Pour se rendre au parc on tente une piste qui le longe par le Nord et qui ne doit être empruntée qu'à la saison sèche car il y a plusieurs cours d'eau à franchir. La piste longe la voie ferrée et s'av   ère très roulante pour notre plus grand plaisir.

On a droit au passage de deux trains chargés de charbon et le second qu'on a accompagné quelques minutes nous fait la démonstration de son tonitruant klaxon. On suppose que ces chargements proviennent de Moatize, à côté de Tété où nous étions passés il y a deux ans et qui vient de mettre en exploitation la plus grande mine de charbon à ciel ouvert du monde.  On continue à rouler dans la campagne parfois habitée mais pas tellement. Par contre, très souvent la forêt séche est abbatue pour son bois et surtout pour faire du charbon. C'est très impressionnant par la sensation de désolation que cela dégage. On ne sait pas trop comment se passe le processus de fabrication et on s'inquiète beaucoup de la faculté de renouvellement de la forêt. Les quelques villages que nous traversons sont les villages des charbonniers et pour la première fois, la misère est flagrante. On a l'impression qu'ils sont prisonniers de leur condition, là au milieu de rien et de nulle part. Il semble difficile de cultiver quelque chose ici. Mais c'est peut-être la fin de la saison sèche qui donne cette impression. On espère que la déforestation n'est qu'un phénomène passager, peut-être saisonnier, mais si c'est leur seul moyen de subsistance comment faire autrement?

On entame ensuite une portion un peu moins aride, avec un peu plus de possibilité de cultures apparemment. Alors qu'on arrive aux abords d'un village, on voit un groupe de femmes très affairées. Elles attendent leur tour pour aller chercher de l'eau dans un grand trou de sable creusé en profondeur. On s'arrête pour en voir un peu plus et aussi pour donner des vêtements qui m'appartenaient. Au début elles me regardent, perplexes. Et puis on réalise qu'elles croient qu'on s'est arrêtés pour vendre les vêtements. Alors quand je leur fais comprendre que c'est pour donner, c'est quasiment l'émeute. Certaines sont à la limite d'en venir aux mains pour récupérer leur butin. Je suis tellement surprise que je me retrouve très vite dépassée. Mais, chose très surprenante, une fois le calme revenu, tout le monde se retrouve pour échanger et partager   : plutôt déroutant.

Nous quittons de nouveau la route pour s'enfoncer dans la forêt Un train tirant de nombreux wagons remplis de charbon
Nous quittons de nouveau la route pour s'enfoncer dans la forêt Un train tirant de nombreux wagons remplis de charbon
Les 2 lumières aperçues au loin annonce l'arrivée imminente du train, alors on en profite pour l'attendre Les femmes du village viennent prendre l'eau dans ce trou creusé dans le sable
Les 2 lumières aperçues au loin annonce l'arrivée imminente du train, alors on en profite pour l'attendre Les femmes du village viennent prendre l'eau dans ce trou creusé dans le sable
On s'arrête pour en savoir un peu plus et pour donner quelques affaires Tous les environs du village sont consacrés à l'agriculture avec d'immenses champs cultivés à la main
On s'arrête pour en savoir un peu plus et pour donner quelques affaires Tous les environs du village sont consacrés à l'agriculture avec d'immenses champs cultivés à la main
La piste traverse le village mais il n'y a pas grand monde La plupart du temps, on évolue dans la forêt
La piste traverse le village mais il n'y a pas grand monde La plupart du temps, on évolue dans la forêt

On retrouve ensuite le goudron puis on reprend une piste pour aller au parc. On profite de la forêt et de l'ombre fournie par les arbres pour un arrêt pause déjeuner. Il fait très, très chaud, est-ce que j'ai dit qu'il faisait chaud   ?

Arrivés au parc, on tombe sur le campement en plein travux mais beaucoup d'efforts déployés, on ne s'attendait pas à ça. La gestion du parc vient d'être reprise par une société privée et ceci explique peut-être cela. En tout cas, l'accueil est impeccable et quand en plus on aperçoit une piscine qui vient juste d'ouvrir on est enchanté car même les campeurs peuvent en profiter.

L'eau de la piscine est un peu trouble mais on ne se fait pas priés pour y plonger dedans avec délectation. A défaut d'être fraiche, l'eau nous permet une pause bien méritée. Après tout le safari peut bien attendre les heures propices de fin d'après-midi.

Ce petit plongeon nous a requinqués et on est prêt pour notre game-drive de fin de journée. Tout est extrêmement sec, et il y a très peu d'animaux. On découvre es paysages surprenants de pans asséchés. En se rapprochant du plus important lac de la carte, on aperçoit un peu d'eau et donc pas mal d'animaux. Différents types de gazelles et antilopes mais essentiellement des phacochères.

Serge et Jacline ont emprunté une autre voie, on pourra ainsi comparer nos découvertes en explorant plus de terrain. On longe le lac afin de les retrouver et on tombe sur un petit troupeau d'éléphants. La piste continue et passe à une distance raisonnable. Mais quand on commence à s'avancer vers eux, ils changent soudainement de direction, s'alignent pour faire front et nous chargent comme jamais auparavant. David accélère gentiment au départ mais comme ils ne cessent de nous poursuivre avec une volonté manifeste d'en découdre, il set obligé d'appuyer sur le champignon pour avancer au maximum sur la piste défoncée. On finit par les distancer mais au bout de plusieurs minutes. Ce n'était pas une petite charge d'intimidation mais une charge réelle, sur plusieurs centaines de mètres. J'avais vu récemment un documentaire sur des scientifiques en mission au parc de Gorongoza pour changer la perception des humains par les éléphants après les horreurs subies pendant la guerre mais je ne pensais pas qu'ils pouvaient être aussi agressifs en étant aussi loin.

Du coup, lorsqu'on tombe sur un deuxième groupe d'éléphants près d'un bras du lac, on se montre plus attentifs car la piste passe tout près d'eux. On s'avance doucement, mais dès qu'ils nous perçoivent, alors qu'on est quand même loin, ils commencent à s'agiter. Plusieurs lèvent la trompe et reniflent dans le vent, pour essayer de mieux repérer ce qu'il se passe. Très vite les signes d'agressivité se multiplient alors je convainc David de ne pas passer car c'est un cul de sac et il n'y a qu'une seule piste pour y aller donc on devra repasser par là. On fait donc demi-tour pour se mettre en position de fuite au cas où.

Par la VHF, on apprend que les parents de David sont justement au bout de cette piste et qu'ils doivent revenir sur leur pas pour nous rejoindre. On les met en garde et ils nous disent qu'à l'aller ils ont déjà été chargés par ce groupe. On attend leur passage avec quand même un peu d'appréhension car la piste passe au loin pour ensuite se rapprocher de l'eau et donc du troupeau en train de s'abreuver. Finalement, Serge et Jacline passent sans encombre, les éléphants ont-ils reconnu leur voiture   ?

Une troupe de babouins vient s'abreuver bruyamment Superbes paysages complètement sauvages
Une troupe de babouins vient s'abreuver bruyamment Superbes paysages complètement sauvages
Près des lacs asséchés, la faune se rassemble Alors que nous sommes loin, la troupe d'éléphants change de direction et vient vers nous
Près des lacs asséchés, la faune se rassemble Alors que nous sommes loin, la troupe d'éléphants change de direction et vient vers nous
Les éléphants nous chargent sur plusieurs centaines de mètres David monte sur la voiture pour surveiller le comportement du deuxième troupeau d'éléphants qu'on n'ose plus trop approcher
Les éléphants nous chargent sur plusieurs centaines de mètres David monte sur la voiture pour surveiller le comportement du deuxième troupeau d'éléphants qu'on n'ose plus trop approcher
Coucher de soleil sur un petit groupe d'éléphants un peu plus calmes
Coucher de soleil sur un petit groupe d'éléphants un peu plus calmes

Avec tous ces évènements, on a pris du retard et on rentre au camp à la nuit tombée, on est les derniers à rendre notre jeton à la barrière.

Vendredi 16 Novembre

Pas vraiment enthousiasmés par leur exploration de la veille, Serge et Jacline décident de rejoindre directement la côte tandis que nous repartons explorer le parc jusqu'à la dernière limite. Nous nous retrouverons ce soir à notre hébergement déniché à Vilanculos.

Pleins d'espoirs, nous repartons dans le parc par un autre itinéraire, mais on ne voit rien de plus qu'hier. Tout est extrêmement sec et on voit bien que les animaux souffrent de cette sécheresse. Par moment, ça fait peine à voir ça en devient même difficilement soutenable quand on imagine l'issue de ces bêtes qui n'ont plus que la peau sur les os. Près du grand lac, la situation s'améliore mais ce n'est pas encore ça sauf pour les phacochères qui pullulent littéralement, on n'en a jamais vu autant. Il y a beaucoup de proies et pourtant on ne voit pas l'ombre d'un prédateur. On décide de longer de nouveau le lac pour essayer de rejoindre le fameux cul de sac où un affût est mis à disposition.

Mais quasiment au même endroit qu'hier soir, on retombe sur un troupeau d'éléphants. Méfiants, on teste leur susceptibilité et on les trouve toujours aussi énervés et ils se mettent à nous charger. On n'insiste pas et on fait demi-tour, on ne verra donc pas ce fameux cul de sac !

On repart au camp sans beaucoup plus de réussite sur le plan animalier. Mais au tout dernier moment, on tombe sur une magnifique antilope sable. Cet animal superbe, a quasiment la taille d'un cheval, une allure aussi altière et surtout une paire de cornes recourbées et très élancées. On la suit quelques minutes pour en profiter au maximum car c'est un animal qu'on ne voit pas souvent. On quitte le parc sur cette dernière vision et du coup, on ne regrette pas notre expédition matinale.

Beaucoup de gazelles ont le poil rêche et sont toutes efflanquées Tous les animaux du parc ne semblent pas subir l'extrême sécheresse de la même façon
Beaucoup de gazelles ont le poil rêche et sont toutes efflanquées Tous les animaux du parc ne semblent pas subir l'extrême sécheresse de la même façon
Paysages de savane au petit jour  Les lits des rivières sont complétement asséchés, seule subsiste une petite tâche verte de végétation
Paysages de savane au petit jour
Les lits des rivières sont complétement asséchés, seule subsiste une petite tâche verte de végétation
Le marron est vraiment la couleur dominante Enfin, de l'eau, pour le plus grand bonheur des animaux !
Le marron est vraiment la couleur dominante Enfin, de l'eau, pour le plus grand bonheur des animaux !
Certains waterbucks sont très clairs, presque blancs Soudain des forêts de palmiers supplantent toute autre forme de végétation
Certains waterbucks sont très clairs, presque blancs Soudain des forêts de palmiers supplantent toute autre forme de végétation
Juste avant de partir la rare mais superbe antilope sable L'hippotrague est une très élégante antilope
Juste avant de partir la rare mais superbe antilope sable L'hippotrague est une très élégante antilope

On doit remonter la piste toujours aussi mauvaise et traitre puis on retrouve le goudron et le grand pont dont on reconnaît sans peine l'architecture caractéristique et qui passe au dessus de la rivière de Pungoe.

Nous suivons maintenant la nationale EN1 jusqu'à la côte. La route est longue et très monotone car pas de grande variation de paysages et en plus peu habitée. De temps en temps on retrouve des charbonniers en plein travail. Il fait encore et toujours super chaud, c'est pourquoi il nous tarde d'arriver sur la côte où on espère bénéficier des rafraichissantes brises marines.

L'arrivée sur Vilankulos est presque un choc car c'est l'une des destinations les plus touristiques du Mozambique. Ca fait assez bizarre, on n'était plus habitués à voir autant de monde et d'agitaion d'un seul coup. On traverse la ville jusqu'à l'autre bout où on emprunte la piste extremement sableuse qui nous m   ène à notre hébergement. Le sable est tellement profond qu'on est obligé de dégonfler les pneux pour ne pas se planter. Alors qu'on franchit les derniers kilomètres, on croise les habitants qui rentrent chez eux et pas mal de pêcheurs avec de belles prises.

Encore un pont, celui ci est assez connu car proche du parc de Gorongosa Du pont, on peut apercevoir les pièges à poisson installés dans la rivière
Encore un pont, celui ci est assez connu car proche du parc de Gorongosa Du pont, on peut apercevoir les pièges à poisson installés dans la rivière
Une piste de sable mou sur la côte de Vilanculos La descente vers notre logement du soir est plutôt abrupte !
Une piste de sable mou sur la côte de Vilanculos La descente vers notre logement du soir est plutôt abrupte !

J'ai trouvé cette adresse de petit lodge luxueux avec camping au dernier moment, j'espère qu'il sera à la hauteur de nos attentes, pour changer du camping pour backpackers où j'avais prévu d'aller.

Les parents de David sont déjà arrivés depuis un bon moment et sont déjà installés dans un sympathique bungallow. Ils nous font visiter les lieux et comme l'adresse est réputée pour sa cuisine, on ne résiste pas à l'appel du restaurant pour la soirée   !

Samedi 17 Novembre

Aujourd'hui journée détente, pas de voiture mais du bateau pour découvrir l'archipel Bazaruto. On a pu organiser cette journée hier soir directement avec la direction de l'hotel. On est bien conscients qu'on v payer plus cher mais c'est le luxe de l'organisation à domicile d'une excursion rien que pour nous.

Heureusement, on ne part pas aux aurores et on a pu dormir un peu plus que d'habitude pour se reposer un peu.

La mer est assez moutonnante et on se fait bien secouer. C'est un beau bateau plutôt rapide et heureusment car au bout d'une demi-heure je n'en peux plus. Je suis la seule à ne pas avoir le pied marin et je regrette déjà de m'être embarquée dans cette galère   ! On remonte le long de l'île Benguerra et son beau lodge de luxe, pour être déposés à l'extrémité de sa péninsule pour une séance de plage d'une heure. Eau turquoise et able fin, le contrat est rempli. Puis on part pour faire du snorkelling à un des meilleurs spots du pays   appelé Two Mile Reef. Comme je ne sais pas nager, j'ai emmené avec moi mon gilet de sauvetage qui me permet quand même de profiter des merveilles sous-marines. Mais d'habitude je l'utilisais dans des lagons aux eaux cristallines des îles du Pacifique et là je me retrouve en plein océan indien avec une houle et un clapot qui me tétanisent. Heureusement David est là pour m'encourager et notre guide est un super plongeur donc je me décide enfin à me mettre à l'eau. On s'offre deux séances de snorkelling dans ces hauts-fonds coralliens. Il n'y a pas autant de poissons multicolores que j'imaginais mais un énorme rocher trônant au milieu attire de très gros et beaux poissons nous offrant un beau spectacle. Même si ce n'est pas  comparable aux merveilles de la grande barrière de corail ou des lagons des îles du Pacifique qu'on a déjà admirées, on n'en reste pas blasés pour autant. 

Superbe plage sur l'île de Benguerra de l'archipel Bazaruto Une sorte de lagune est séparée par un petit cordon de dunettes
Superbe plage sur l'île de Benguerra de l'archipel Bazaruto Une sorte de lagune est séparée par un petit cordon de dunettes
Au loin, une autre île de sable de l'Archipel Bazaruto On dirait qu'il s'agit d'une famille entière, partie sur les flots
Au loin, une autre île de sable de l'Archipel Bazaruto On dirait qu'il s'agit d'une famille entière, partie sur les flots

Après cette halte sportive, on repart en bateau jusqu'à une autre petite île absolument superbe. Nous sommes tous seuls sue cette plage de rêve. Comme il n'y a pas dutout d'ombre, on nous monte un petit chapiteau pour nous abriter pour la pause déjeuner. On est choyés comme des papes   !

Peu après la fin du repas, alors qu'on se laisse gagner peu à peu par une torpeur digestive, 3 dauphins viennent au cœur de la petite baie devant nous. Aussitôt l'équipage met en route le bateau pour qu'on aille les voir de plus prés sans pour autant les stresser. Les merveilleux créatures marines jouent un peu à cache cache avec nous, s'éloignant tantôt dans l'océan ou se rapprochant de la plage. Puis, tout à coup disparaissent au large en quelques secondes.

Le spectacle n'est pas fini. Il y a aussi une multitude de boutres qui croisent au large avec leur voile triangulaire caractéristique et aussi de grosses barques de pêcheurs, c'est magnifique. Un des bateaux vient traverser la baie pour accoster en s'échouant sur le sable. C'est une famille complète qui finalement monte son camp un peu plus haut   : peut-être des nomades de la mer   ?

Un cordon de sable émerge, reliant la péninsule à la rive d'en face La marée dévoile des étendues immenses de sable fin
Un cordon de sable émerge, reliant la péninsule à la rive d'en face La marée dévoile des étendues immenses de sable fin
Dans toute la baie aux eaux basses, le pêcheur est obligé de manoeuvré à la main Nous partons en exploration de ce petit coin de paradis
Dans toute la baie aux eaux basses, le pêcheur est obligé de manoeuvré à la main Nous partons en exploration de ce petit coin de paradis
Ce coin a l'air d'être très prisé par les pêcheurs des alentours On est installés comme des pachas pour notre déjeuner pique-nique
Ce coin a l'air d'être très prisé par les pêcheurs des alentours On est installés comme des pachas pour notre déjeuner pique-nique
Les vues sur ce bout d'île sont fabuleuses Pour l'accostage, l'équipage sort les rames 
Les vues sur ce bout d'île sont fabuleuses Pour l'accostage, l'équipage sort les rames
A chaque regard est une explosion de lumière La famille de pêcheurs a monté son camp dans les dunes
A chaque regard est une explosion de lumière La famille de pêcheurs a monté son camp dans les dunes

On nous emmène ensuite nous aussi de l'autre côté de la baie pour escalader l'immense dune de sable blanc.

Mais comme on a vu d'autres pêcheurs manoeuvrer, on va d'abord au bout de la jetée naturelle de rochers pour savoir où ils en sont. Encore une fois, ce sont des pêcheurs uniquement à la rame. Ils ont même pris un autre bateau en remorque pour finalement accoster. L'équipage est pour moitié constitué de gamins. Ils viennent vendre leur pêche aux autres pêcheurs mais la négociation est rude et ils repartent bredouilles.

On attaque ensuite la montée de l'immense dune. La montée est très difficile mais le point de vue au sommet absolument fantastique. Cet archipel réserve de bien belles surprises.

De plus grands boutres s'approchent de la barrière rocheuse Des pêcheurs accostent pour vendre le fruit de leur labeur
De plus grands boutres s'approchent de la barrière rocheuse Des pêcheurs accostent pour vendre le fruit de leur labeur
La négociation a été rude et finalement l'équipage repart sans avoir rien vendu L'équipage sort les rames pour avancer, la moitié sont encore des enfants
La négociation a été rude et finalement l'équipage repart sans avoir rien vendu L'équipage sort les rames pour avancer, la moitié sont encore des enfants
On dirait qu'on est à l'endroit où tout le monde veut venir Le boutre à voile remorque la pirogue des pêcheurs galériens
On dirait qu'on est à l'endroit où tout le monde veut venir Le boutre à voile remorque la pirogue des pêcheurs galériens
L'immense dune sur l'île de Bazaruto Dans un tel contexte, David se sent une âme de Robinson
L'immense dune sur l'île de Bazaruto Dans un tel contexte, David se sent une âme de Robinson
Il semblerait que la dune avance sur l'intérieur de l'île On dirait que la famille de pêcheurs s'installe pour un bon moment
Il semblerait que la dune avance sur l'intérieur de l'île On dirait que la famille de pêcheurs s'installe pour un bon moment

Il est temps de quitter ce petit paradis et de rentrer sur le continent. Le retour en bateau est un peu moins mouvementé que l'aller mais quand même un peu trop rude à mon goût. Arrivés pas trop loin du rivage, on accoste deux petites pirogues pour acheter du poisson. A notre grande surprise, chacun des pêcheur sort de sa minuscule embarcation de superbes serra, une sorte de barracuda. On se pourlèche à l'avance les babines rien qu'à l'idée de déguster ce poisson extrafrais. Mais là encore, la négociation est rude et finalement pas d'affaire conclue. Tant pis, pour nous.

Quand on met enfin les pieds au sol on est crevés mais heureux de notre extraordianaire journée dans ce non moins extraordinaire archipel.

Dimanche 18  Novembre

Dimanche est jour de marché à Vilankulos, et peut-être les autres jours aussi d'ailleurs. Toujours est-il qu'on profite de l'occasion pour faire le plein de fruits et légumes gorgés de soleil. Le plein de carburant refait, on est prêt pour le départ. On a pas beaucoup de route à faire aujourd'hui alors on espère arriver à destination

en début d'après-midi. On part pour Pomene, un endroit magique qu'on a découvert il y a 2 ans, lors de notre remontée express vers le Kenya, sur les conseils de Martine (encore merci à elle), une voyageuse et relation de longue date par internet.

On suit toujours la nationale EN1, principal axe de communication du pays jusqu'après Maxixe. Normalement, il faut continuer bien plus bas pour ensuite prendre une piste de 60 kilomètres qui remonte jusqu'à la péninsule de Pomene. Ca fait beaucoup de route pour rien et surtout on connait la piste qui n'est vraiment pas terrible au départ et qui nécessite bien 2 heures de conduite. Alors on interroge Virginie, notre GPS et la carte papier. Il semble qu'il y ait une piste ui coupe à travers la péninsule et nous ferait gagner pas mal de kilomètres mais on n'a pas d'indications précises, la carte étant plutôt grossière. Comme on a le temps, on décide de tenter le coup.

On arrive à prendre la fameuse piste grâce aux indications des habitants du village du bord de la route où se trouve la jonction. On est tout contents. Mais très vite, la piste devient de plus en plus étroite et surtout couverte d'arbres qui forment une voute de plus en plus basse. On insiste quand même et on suit les indications de Virginie tant bien que mal mais c'est très dur.

Il n'y a pas grand monde qui doit passer par là, probablement quelques pick-ups de temps en temps. Très vite on a l'impression d'être pris au piège d'un véritable labyrinthe. Une multitude de petites pistes, je dirais plutôt même de pistouilles, partent d'un peu partout pour mener à des fermes ou des champs et donc des culs de sac pour nous. Les branches des arbres et arbustes n'arrêtent pas de rayer nos voitures dans un crissement strident. Souvent on passe de justesse sous les arbres car on est bien plus haut que des pick-ups et on doit faire des manœuvres pour arriver à passer. On ne doit pas être très loin du but mais on progresse très difficilement. Le bon côté des choses c'est qu'on visite la campagne profonde de la région et les paysages, quand on arrive à les voir, des champs cultivés avec de grands arbres disséminés ça et là sont très agréables. Sans parler des villages et des fermes coquettes des paysans. Heureusement que la région est cultivée et habitée car on doit sans cesse s'arrêter pour demander notre direction aux gens qu'on croise. Chaque fois qu'on pense avoir trouvé la bonne piste, elle se termine dans un cul de sac et on est obligés de faire demi-tour. Je ne compte même plus le nombre de fois où on a faire demi-tour   : la trace sur notre GPS n'est qu'une succession de zig-zags. En plus, notre carte n'étant pas très détaillé, on n'a pas de noms de villages proches et les gens ne connaissent pas forcément la direction à donner pour aller à la grosse bourgade distante de plus de 20 kilomètres. En plus, souvent ils ne sont pas d'accord entre eux et nous envoient dans des directions diamétralement opposées   ! Bien sûr, personne ou presque ne parle anglais alors on leur baragouine les quelques mots de portugais qu'on connait et on leur parle espagnol espérant nous faire comprendre. Heureusement, il nous reste le langage universel   : parler avec les mains et s'il le faut, un bon dessin parterre.

Un dernier coup d'oeil sur le fabuleux archipel de Bazaruto On emprunte une piste qui est censée nous amener directement à Pomene
Un dernier coup d'oeil sur le fabuleux archipel de Bazaruto On emprunte une piste qui est censée nous amener directement à Pomene
La piste devient de plus en plus étroite, elle ne doit pas être souvent utilisée On est plongés au coeur de la campagne mozambicaine qui est ici très belle
La piste devient de plus en plus étroite, elle ne doit pas être souvent utilisée On est plongés au coeur de la campagne mozambicaine qui est ici très belle
Arrêt pique-nique à l'ombre salvatrice des grands arbres Par certains côtés, on a l'impression de se retrouver en Afrique de l'Ouest
Arrêt pique-nique à l'ombre salvatrice des grands arbres Par certains côtés, on a l'impression de se retrouver en Afrique de l'Ouest

A force de batailler ainsi, on arrive enfin à retrouver la piste principale qui monte à Pomene. On est loin d'être arrivés   car il nous faut remonter toute la partie correspondant à la réserve naturelle. On arrive de justesse à la barrière pour nous acquitter des droits de péage et on progresse sur une belle piste sableuse sans ne plus avoir de questions à se poser.

Enfin, la magnifique piste qui traverse la réserve de Pomene La mangrove annonce la côte toute proche
Enfin, la magnifique piste qui traverse la réserve de Pomene La mangrove annonce la côte toute proche

Du coup, on arrive juste avant la nuit au super lodge qui fait également camping, complètement épuisés.

Quand on explique au manager par où on est arrivés, il n'en revient pas, car la supposée piste n'existe pas, elle existe que sur le papier et il est impressionné qu'on soit quand même arrivés à destination et nous donc   !

Forcément, ce soir c'est resto, diner aux chandelles, sur le bord de la lagune   : le grand jeu   !  

Lundi 19 Novembre

David et moi avons été malades comme des chiens toute la nuit. Maux de ventre, diarrhée, nausées et vomissements pour moi. On est en piteux état le matin quand on tente de se lever. On pensait mettre ça sur le compte de notre repas d'hier soir mais les parents de David qui ont mangé exactement la même chose que nous n'ont rien. Il n'y a qu'une seule explication, ce sont les effets secondaires de la Malarone qu'on prend comme prévention du paludisme. Serge et Jacline ont opté pour la doxycycline. Ce n'est pas la première fois qu'on doit subir les effets indésirables de ce médicament mais c'est la première fois que c'est violent à ce point là. On se sent faibles et on a les jambes de coton, super pour profiter de cet endroit pourtant paradisiaque. La fête est gâchée. Heureusement, on en avait déjà un peu profité à notre dernier passage alors on se repose pendant que les parents de David peuvent eux apprécier les charmes des lieux à leur juste valeur. Le lodge est situé à l'extrémité de la péninsule. D'un côté la plage interminable de sable blanc sur les eaux turquoises de l'océan indien, de l'autre la lagune et son riche éco-système de mangrove avec des flamants roses. Tout ça sur du sable fin, à l'ombre des cocotiers et des filaos. Un coin superbe et préservé mais à la sauce sud-africaine, c'est à dire avec un lodge avec tout le confort aussi bien pour les touristes hébergés en chalet sur pilotis, qu'en formule camping.

Sans aucun doute, un des meilleurs camping qu'on a connu en Afrique A marée basse, la plage s'étale sur des kilomètres, sans personne
Sans aucun doute, un des meilleurs camping qu'on a connu en Afrique A marée basse, la plage s'étale sur des kilomètres, sans personne
Dans la lagune, pêcheurs et flamants roses semblent cohabiter en toute harmonie Les flamboyants en fleur illuminent le paysage
Dans la lagune, pêcheurs et flamants roses semblent cohabiter en toute harmonie Les flamboyants en fleur illuminent le paysage

Une fois à peu près remis sur pied, on quitte à regret les lieux et on reprend la piste sableuse du retour. Après avoir longé et traversé la mangrove, on attaque les dunes de sable aux couleurs changeantes, parfois d'un blanc immaculé, parfois d'un ocre chaleureux. Au bout de deux heures, on rejoint la route principale pendant un petit moment pour bifurquer de nouveau sur une piste de sable de plus en plus mou. Nous approchons de Tofo, haut lieu touristique du Mozambique et qui s'est beaucoup développé depuis notre dernier passage en 2004 pendant notre tour du monde.

On aimerait bien voir des animaux évoluer dans un cadre aussi agréable Nous qui aimons évoluer dans le sable, nous sommes servis à Pomene !
On aimerait bien voir des animaux évoluer dans un cadre aussi agréable Nous qui aimons évoluer dans le sable, nous sommes servis à Pomene !

Depuis les activités et logements ont poussé comme des champignons dans une certaine anarchie, on a du mal à s'y retrouver. Tofinho, le village voisin, abrite l'une des plus longue plage du pays, et à ce titre attire le maximum d'activités touristiques. Le camping où on pensait aller, n'est pas si terrible que ça, on est parqué près de la palissade qui longe la piste principale. On n'est pas vraiment emballés par cette perspective. Alors on décide de tenter de retrouver le camping où nous nous étions arrêtés 8 ans auparavant, c'était un camping tout rustique mais situé dans un endroit sublime, juste à côté du phare de Tofo, surplombant la mer de chaque côté. On le retrouve tant bien que mal, traversant le village et les habitations traditionnelles et coquettes de ses habitants puis les complexes résidentiels pour les touristes. Enfin la dernière montée de dune nous amène près du phare, le camping est toujours là   ! Il a été légèrement aménagé mais pas tant que ça. C'est donc avec grand plaisir et aussi une certaine émotion qu'on s'installe dans cet emplacement au panorama fabuleux. Ce soir, au menu, ce sera crevettes fraiches achetées sur le bord de la route aux pêcheurs. Mais pour David, toujours malade, et moi, en convalescence ce sera malheureusement du bout de la fourchette.

Mardi 20 Novembre

Depuis notre promontoire, nous pouvons tranquillement admirer le panorama qui se déroule sous nos yeux   : une myriade d'embarcations a envahi le bras de mer qui se jette dans la superbe baie d'Inhambane. Le ciel a eu la bonne idée de se dégager depuis hier soir. La mer, baignée de soleil, est recouverte de boutres qui ont déployé leur unique voile si caractéristique éclatante de blancheur. Le spectacle est magique. On descend à la plage qui s'étend de chaque côté. On démarre sur la gauche par une ballade vers le lodge qui déploie ses chalets sur la côte rongée par les vagues puissantes de l'océan. Ils sont obligés de renforcer avec des sacs de sable mais personne ne se fait d'illusion sur le vainqueur de ce bras de fer avec la nature. En attendant, l'activité nautique bat son plein. Les touristes bataillent pour la mise à l'eau de leur bateau et certains sont en fâcheuse posture avec leur 4X4 enlisé par la marée montante. Plus loin, ce sont les habitants des lieux qui ont pris possession du rivage. On voit pas mal de monde en canoe et on met du temps à s'apercevoir que ce sont des pêcheurs qui ont adopté un type d'embarcation plus moderne mais bien moins esthétique. Heureusement, il reste encore de nombreux adeptes des pirogues et des boutres qui n'ont pas leur pareil pour agrémenter un décor marin aussi fabuleux.

Revenus sur nos pas, nous partons maintenant sur la droite de notre promontoire. La mer est de suite plus puissante et peu de monde semble vouloir la défier. C'est pourtant un des meilleurs endroits du pays pour organiser des sorties en bateau pour espérer voir baleines, dauphins, raies mantas et peut-être même ,le très discret malgré sa taille, requin-baleine. Mais quand je vois la houle et l'écume des vagues qui viennent du large, je suis finalement très contente de ne pas avoir assez de temps pour tenter cette aventure. La sortie en bateau pour l'archipel Bazaruto m'a largement rempli mon quota d'activité marine pour un long moment   !

De retour au camping, alors qu'on range nos affaires, plein de vendeurs viennent nous démarcher pour leurs marchandises. Cela va des coquillages, aux poissons, en passant par les crevettes, sans oublier des souvenirs touristiques tels que paréos et de ravissants bracelets auxquels je ne peux pas résister. Dommage que notre frigo soit en rade on rate encore de belles occasions. Par contre, si on trouve des langoustes sur le bord de la route, on essaiera de trouver une solution   ! Il est temps de lever le camp, non sans un dernier coup d'oeil au joli phare de Barra.

Point de vue depuis notre camping à Praia da Barra à Tofo Notre camping au phare de Tofo, que nous retrouvons avec plaisir 8 ans plus tard !
Point de vue depuis notre camping à Praia da Barra à Tofo Notre camping au phare de Tofo,
que nous retrouvons avec plaisir 8 ans plus tard !
Le ballet incessant des boutres dans la baie d'Inhambane Le très sympathique phare de Tofo
Le ballet incessant des boutres dans la baie d'Inhambane Le très sympathique phare de Tofo
Les villages sur la péninsule sont particulièrement coquets Sur la côte, les cases sont disséminées au milieu des palmiers
Les villages sur la péninsule sont particulièrement coquets Sur la côte, les cases sont disséminées au milieu des palmiers

On continue la piste bien sableuse qui suit en partie le pourtour de la péninsule, puis on rejoint une piste plus aménagée pour retrouver ensuite le goudron. On traverse la ville d'Inhambane en longeant au maximum sa superbe baie. Là encore, la baie est pleine de vie, entre les pêcheurs et ramasseurs de coquillages, le ferry qui fait la navette avec la ville de Maxixe, ou les flamants roses près de la mangrove.

Malheureusement, pas le temps de s'attarder, nous devons avancer au maximum aujourd'hui alors on se fait une raison et on avale les kilomètres de bitume sur la EN1 qui commence à être un peu plus chargée au niveau circulation   . On sent bien qu'on se rapproche de la capitale et du développement économique qui va avec. Mais nous n'irons pas jusqu'à Maputo, car on doit bifurquer pour le parc du Grand Limpopo qui fait frontière commune avec le parc Kruger en Afrique du Sud. On décide donc d'aller jusqu'à Xai-Xai qui est une destination très courue des vacanciers sud-africains, pour notre dernière halte sur la côte.

La mangrove semble être un lieu privilégié pour la pêche Carte postale d'Inhambane
La mangrove semble être un lieu privilégié pour la pêche Carte postale d'Inhambane
Totoy dans la très colorée route côtière d'Inhambane Les étals de marchandises fleurissent sur le bord de la route de plus en plus fréquentée
Totoy dans la très colorée route côtière d'Inhambane Les étals de marchandises fleurissent
sur le bord de la route de plus en plus fréquentée
Une des nombreuses lagunes présentes sur cette côte Magnifique case aperçue à la volée
Une des nombreuses lagunes présentes sur cette côte Magnifique case aperçue à la volée
Adorables petits greniers vendus sur le bord de la route Colline habitée aux environs de Xai Xai
Adorables petits greniers vendus sur le bord de la route Colline habitée aux environs de Xai Xai

Mais arrivés sur place, la côte est battue par les vents et on ne trouve aucun camping, uniquement des hôtels et surtout des résidences d'appartements. Il y a bien un établissement qui déclare faire également camping mais l'installation est plutôt glauque alors on préfère continuer notre chemin pour tenter une adresse recommandée mais sur la route nationale et assez loin de la ville. On traverse donc Xai-Xai, grosse ville moderne très affairée, avec quelques beaux bâtiments de l'époque coloniale. On franchit ensuite le fleuve Limpopo par un pont à péage et un bon quart d'heure aprés, on tourne à droite pour notre fameuse adresse. On pense s'être trompés car on débouche sur une entreprise de bois puis on aperçoit un panneau lodge et camping. Tout le périmètre est cloturé et surveillé par des gardiens. L'accueil est très sympa malgré notre arrivée tardive et l'endroit très agréable avec ses bungallows disséminés parmi les arbres et la pelouse bien verte. Les installations sont nickels et d'un niveau de confort et de service élevé. C'est effectivement une très bonne adresse et on est bien contents d'avoir poussé jusque là. On s'offre une belle soirée autour du braai, le barbecue version sud-africaine.

Mercredi 21 Novembre

Nous reprenons la  EN1 jusqu'à Macia où nous quittons la nationale pour une plus petite route qui fend la campagne de façon rectiligne sur des kilomètres et des kilomètres. La région est très cultivée mais cette fois-ci de façon très moderne avec beaucoup de machines, c'est le règne de l'agriculture intensive. La proximité du grand fleuve Limpopo et des possibilités d'irrigation qui vont avec expliquent ce développement frénétique.

Puis nous laissons cette route pour bifurquer à gauche sur une route plus petite qui nous emmène au parc de Limpopo qui forme, avec le Kruger, son homologue sud-africain plus célèbre et le Gonarezhou National Park au Zimbabwe, le Greater Limpopo Transfrontier Park, un parc de la taille de la Hollande où les animaux peuvent déambuler au delà des frontières. La seconde étape du processus est de former une zone de conservation englobant ce parc transfrontalier et des régions supplémentaires pour constituer une réserve au moins 2 fois plus vaste.

Comme nous avons quitté les abords du fleuve, la région devient très vite plus aride, avec quelques villages de temps en temps. Au bout de cette route, on découvre une immense retenue d'eau formée par le barrage de Massingir. Nous roulons sur le barrage pour arriver à l'entrée du parc national de Limpopo. On s'enregistre et on paie les droits d'entrée, peu élevés. La piste s'enfonce dans le bush, mais pour l'instant on voit plus de villages de paysans et de bétail gardé par des bergers, que des animaux sauvages. On roule ainsi pendant un bon moment mais aucune trace de vie sauvage parmi autant de témoignages de présence humaine.

On part voir d'un peu plus près le camping où je pensais passer la nuit, qui surplombe le lac de Massingir. L'endroit est vraiment superbe et les installations impeccables. Il n'y a personne, mais au bout d'un moment un gardien vient nous rejoindre. Nous décidons finalement de juste pique-niquer ici et de passer la frontière pour entrer au parc Kruger. Nous demandons si c'est possible et le gardien nous laisse gentiment les clés qu'on devra lui rendre à la sortie. On apprécie le superbe panorama sur le lac pendant notre pause déjeuner puis nous partons sur Giriyondo pour passer la frontière si on ne voit rien qui nous retienne.

Les plaines alluviales du Limpopo propices à l'agriculture intensive La région devenant plus arides ce sont des villages d'éleveurs que nous traversons désormais
Les plaines alluviales du Limpopo propices à l'agriculture intensive La région devenant plus arides ce sont des villages d'éleveurs que nous traversons désormais
Le parc de Limpopo n'est pas réservé aux animaux et plusieurs villages y sont installés Le relief accidenté autour du lac offre des panoramas saisissants
Le parc de Limpopo n'est pas réservé aux animaux et plusieurs villages y sont installés Le relief accidenté autour du lac offre des panoramas saisissants
La savane est bien jolie mais surtout bien vide
La savane est bien jolie mais surtout bien vide

On roule pendant un petit moment mais on ne voit que des épineux et des arbustes du bush. Les seules traces que l'on aperçoit de temps en temps sont des empreintes de vaches. On décide donc de quitter les lieux et de partir dans le Kruger. On arrive à Giriyondo et son joli poste frontière un quart d'heure avant la fermeture. Au moment de faire les formalités de sortie du Mozambique, on nous demande notre réservation pour le Kruger, bien sûr nous n'en avons pas. Hors, depuis le début de l'année, on ne peut quitter l'un des deux parcs que si on a une réservation d'hébergement dans l'autre sac. On est bien embêtés. Devant notre mine désappointée, l'officier nous propose d'aller voir au bureau d'à côté, le sud-africain, où il y a un bureau du Kruger, s'il est encore possible de faire des réservations. On a de la chance, il reste des places au campement de Letaba, alors on y réserve deux places de camping et on revient côté Mozambique pour terminer les formalités de sortie. On passe côté sud-africain, où on réalise rapidement nos formalités d'entrée et on s'acquitte avec plaisir de nos droits d'entrée au Kruger.

Nous sommes désormais pour quelques jours dans le parc du Kruger. Les paysages sont pour l'instant identiques à ceux du parc national de Limpopo, mais très vite, nous voyons nos premiers animaux. Impalas bien sûr, mais aussi d'autres gazelles. En particulier peu avant d'arriver à destination, nous franchissons la rivière Letaba sur un grand pont. L'avantage c'est qu'on peut descendre de la voiture dans la zone prévue à cet effet, considéré comme sans danger alors on ne s'en prive pas. De nombreux animaux sont venus s'abreuver à la rivière en cette fin de journée et on profite au maximum du joli spectacle. Plus on s'approche du camp, plus les animaux sont nombreux comme ces superbes éléphants qui prennent un malin plaisir à nous barrer la route.

Nous arrivons au camp de Letaba, où nous régularisons notre entrée. Serge et Jacline, impressionnés, découvrent le campement à la mode sud-africaine  : la nature sauvage à proximité mais toujours avec la bonne dose de confort  : la boutique où on peut s'approvisionner en produits frais, viande, surgelés, et boissons, équipements et bien sûr multitudes de souvenirs plus tentants les uns que les autres, le restaurant  panoramique, les chalets avec leur espace braai, les rondavels, huttes plus modestes et le camping, immense. On se trouve un coin pour s'installer mais  très vite, cela devient intenable à cause du vacarme assourdissant des cigales. Alors on tourne un bon moment pour arriver à trouver un endroit où on peut s'installer à 2 voitures sans trop souffrir de la manifestation sonore de ces sacrées bestioles.

La chaleur est étouffante c'est pourquoi les cigalent continuent à chanter ou plutôt hurler. Dans certains coins, elles pullulent et dans les sanitaires et au bloc cuisine, toutes les surfaces en sont jonchées c'est incroyable. Dans la soirée, des éclairs zèbrent le ciel au loin. D'un coup le vent se lève, créant un nuage de poussière sur son passage puis la pluie commence à tomber. Heureusement, on vient juste de finir de manger alors on n'a plus qu'à ranger les affaires et apprécier le spectacle et surtout la fraicheur qui suit cet épisode orageux.

Tanzanie-Mozambique 4ème partie : Le sud du Mozambique, de Gurué au parc de Limpopo en passant par l'archipel de Bazaruto

Ca peut toujours servir :

  • 1 Euro = 37,1 MZN = Méticais nouveaux
  • 1000 MZN = 27 Euros environ
  • Visas pour le Mozambique faits en France car pas possible de les faire sur place à la frontière du Unity Bridge
  • 2550 Kilomètres parcourus
  • Litre Gas-oil : de 38,42 à 42 MZN
  • Guide utilisé : The Bradt Guide to  Mozambique : Excellent guide en langue anglaise. Les Bradt sont très bons sur toute la partie Afrique Orientale avec en plus un blog pour les infos mises à jour.
  • Cartographie : Tracks for Africa (T4A), un excellent outil recensant points d'intérets, hébergement, commerces, ... en plus des pistes et routes. Mais des erreurs subsistent donc toujours être vigilants et avoir une carte papier aussi !
  • Entrée Parc National de Gorongosa, valable 24 heures :
    • 2 personnes + la voiture = 1000 MZN
    • 1 nuit au Public Campsite pour les 2 = 640 MZN
    • Taxe Self drive dans le Gorongosa : 1200 MZN
  • Entrée Parc National de Limpopo, valable 24 heures :
    • 2 personnes + la voiture = 400 MZN
    • la voiture = 200 MZN
  • Camping Villa do Indico - Vilanculos (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 600 MZN :
    Bonne adresse dans un lodge mais emplacements pas très ombragé. Autres prestations assez chères
  • Camping Pomene Lodge - Pomene (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 900 MZN :
    Un petit coin de paradis comme les sudafs savent les créer et les aménager dans un endroit magnifique. Lodge avec bungallow sur pilotis dans la lagune jusqu'au camping sans électricité et bien sûr des prestations et activités de haute qualité. Deux heures de pistes pour y aller mais ça vaut amplement le détour. Si possible prévoir plusieurs jours pour apprécier les lieux à leur juste valeur. Attention pris d'assault lors des vacances scolaires.
  • Camping Barra Lighthouse - au pied du phare de Barra à Praia do Tofo (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 800 MZN :
    Emplacements peu nombreux avec une vue incroyable. Installations sanitaires simples mais refaites et service basique. C'est quand même notre adresse coup de coeur car on y était passé il y a presque 10 ans alors que le coin se développait à peine et on avait l'impression d'être seuls au monde.
  • Camping Honey Pot - après Xai Xai sur la Nationale EN1 en allant vers Maputo (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 580 MZN :
    Excellent rapport qualité / prix, très bonne adresse où on est très bien accueilli. Le camping et les chalets sont situés derrière une usine scierie pas forcment engageante mais ne pas s'arrêter à cette impression. 
  • Excursion Archipel Bazaruto - Vilanculos : 250 USD pour 2 personnes sur la base de 4 personnes dans le bateau :
    Bien sûr on a payé cher car on a traité directement avec le lodge mais on n'avait pas le temps de batailler en ville pour trouver mieux. En tout cas à faire absolument car le peu qu'on a vu de cet archipel, c'est un véritable trésor !

  • Repas standard pour 2 (1 plat avec avec 1 boisson par personne) = de 400 MZN dans petits resto à 1500 MZN dans restos de lodges plus haut de gamme avec bouteille de vin

 

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